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Mozart en croisière à Genève

«L’Enlèvement au sérail», au Grand Théâtre de Genève. Grand Theatre Geneve / Nicholas Lieber

Pour la deuxième fois en quatre ans, le Grand Théâtre de Genève remet sur les flots l'opéra de «L'Enlèvement au sérail» de Wolfgang Amadeus Mozart. Avec, en vedette, la soprano française Nathalie Dessay.

Le décor, d’abord, fait immanquablement penser au chef d’œuvre cinématographique de Fellini «E la nave va». Puisque le metteur en scène zurichois, Dieter Kaegi, a placé son opéra sur un paquebot.

«Voici quatre ans, une partie du public avait d’ailleurs contesté cette même mise en scène, jugée déplacée, lance Renée Auphan, directrice du Grand Théâtre de Genève, parce que «L’Enlèvement au sérail» se passait (déjà) sur un bateau, au lieu de se dérouler dans un palais d’un pays musulman.»

Il est vrai que, jusqu’en 1996, «L’Enlèvement du sérail» demeurait l’un des rares opéras de Mozart à avoir échappé à un renouveau. Depuis lors, beaucoup d’autres interprétations se sont révélées bien plus audacieuses de par le monde.

«Tel un véritable joyau dans cette imposante production, Nathalie Dessay est tout simplement éblouissante, renchérit Renée Auphan. Avec le ténor Roberto Sacca, il forme un couple parfait. Et sur la plan vocal, et sur le plan théâtral.»

C’est que les personnages de Mozart sont toujours un peu ambigus. Nathalie Dessay est donc d’autant plus extraordinaire qu’elle parvient à faire passer sa dualité sentimentale tout en nuance.

L’intrigue? Constance hésite, en effet, entre sa fidélité à Belmonte, son fiancé, et son attirance pour Selim, son ravisseur. Car, après avoir été victime des corsaires, puis conduite sur un marché aux esclaves, en compagnie de son valet Pedrillo, cette jeune dame espagnole est rachetée par un ancien noble chrétien devenu «mahométan», Selim.

Mais un jour, Belmonte reçoit une lettre de Pedrillo, qui lui conte leur mésaventure. Le fiancé de Constance affrète alors un navire et se lance à la recherche de sa belle.

Dans «L’Enlèvement du sérail», le chef d’orchestre anglais, Ivor Bolton, conduit avec grande finesse l’Orchestre de la Suisse Romande. Venu à Mozart par le baroque, Bolton interprète le compositeur de génie sur des instruments modernes. Sa spécialité.

Autrement dit, «même si l’OSR n’est pas un orchestre baroque, ni mozartien, précise Renée Auphan, il fait jouer ses violons, à l’image des vocaux, avec une technique du non vibrato. Qui est délicat à obtenir. Mais qui donne une limpidité de la musique mozartienne exceptionnelle».

Emmanuel Manzi

Prochaines représentations: 25, 28 et 30 octobre, ainsi que les 2 et 5 novembre, dès 20h.

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