OSAR: « Il faut revoir la répartition des réfugiés entre pays »
(Keystone-ATS) L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) réagit à une nouvelle initiative restreignant le droit d’asile que l’UDC envisage de lancer. Elle demande que le Conseil fédéral s’empare du dossier Dublin, afin que « la répartition des réfugiés entre pays soit plus équitable », déclare Beat Meiner, son secrétaire général.
« Le système Dublin doit être amélioré. Il faut une répartition équitable des réfugiés, en fonction de la puissance économique des pays d’accueil », affirme dimanche Beat Meiner dans une interview à la « SonntagsZeitung » et mentionnée par « Le Matin Dimanche ».
Et de préciser que la solidarité entre les Etats, dans le système actuel, ne fonctionne pas. « Les pays situés aux frontières extérieures sont totalement surchargés, alors que ceux qui sont avantagés d’un point de vue géographique contribuent trop peu. »
Les règles du système Dublin imposent aux pays d’arrivée de traiter et d’assurer l’hébergement du demandeur d’asile. Confrontés à un afflux massif, les pays d’arrivée comme l’Italie ou la Grèce ont le sentiment d’être abandonnés par leurs partenaires européens. Les pays du nord affirment avoir eux aussi leur part de migrants et accusent les pays d’entrée de ne pas contrôler leurs frontières.
Refuge pour les requérants
Selon le projet de l’initiative révélé récemment par le conseiller national bernois UDC Adrian Amstutz, les réfugiés arrivant en Suisse par voie terrestre ne pourraient plus demander un permis de séjour. Seuls ceux arrivant par avion pourraient accéder aux procédures d’asile classiques.
Beat Meiner estime que l’initiative de l’UDC ne ferait qu’augmenter le nombre de requérants en Suisse. « La Suisse deviendrait un refuge pour les requérants. Toutes les personnes déboutées par les pays de l’UE viendraient chez nous, et personne n’accepterait de les reprendre. Je ne peux croire que l’UDC veuille nous vendre ça. »
Mais le secrétaire général ne pense pas que l’on en arrivera là. « L’initiative serait certainement refusée. De toute façon, elle n’arrivera jamais jusqu’à la votation, car elle contrevient aux droits humains, et le Parlement l’invalidera. Demander l’asile est un droit humain. »