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Suspense pour la Loi radio-TV et le diagnostic préimplantatoire

Quatre objets sont au menu de ce dimanche de votation. Keystone

Redevance radio-TV pour tous et autorisation du diagnostic préimplantatoire: le verdict des urnes est incertain pour ces deux objets. A deux semaines de la votation, partisans et adversaires étaient encore au coude à coude. Le refus de l’harmonisation des bourses d’études et de l’impôt sur les successions semblait par contre sans appel.

La nouvelle Loi sur la radio et la télévisionLien externe est l’objet le plus disputé de ce dimanche de votations fédérales. La révision prévoit d’étendre l’obligation de payer la redevance à tous les ménages et à toutes les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 500’000 francs par année. Actuellement, seuls ceux qui disposent d’un appareil de réception paient la redevance. L’extension à tous permettrait de réduire son montant annuel de 462 à 400 francs.

A deux semaines de la votation, les avis étaient encore largement partagés. Le dernier sondage de l’Institut gfs.bern pour le compte de la SSR donnait 43% de personnes interrogées favorables à la révision, contre 47% d’avis opposés et 10% d’indécis.

Un score serré au point que les politologues de gfs.bern se sont abstenus de tout pronostic. Ils ont juste relevé une «légère tendance» en faveur du camp des opposants. Par rapport au premier sondage en effet, les partisans de la loi ont perdu 3% des intentions de vote, tandis que les adversaires en ont gagné 2%.

Ici, le clivage linguistique est net. L’objet est clairement rejeté dans les zones germanophones (53% de non) mais tout aussi clairement approuvé dans les régions latines, avec 55% de oui en Suisse romande et 53% au Tessin. Rien de très étonnant, sachant que les minorités linguistiques sont bien protégées par un système basé sur la solidarité nationale: les programmes en français et en italien bénéficient d’une plus grande part de la redevance que celle encaissée dans leurs zones linguistiques respectives.

Hautement émotionnel

Le sort du nouvel article constitutionnel sur la procréation médicalement assistéeLien externe reste lui aussi incertain. Le sondage donnait 46% de oui, 40% de non et 14% d’indécis. Mais contrairement à ce qu’il s’est passé avec la Loi radio-TV, l’évolution va clairement dans le sens d’une acceptation. Les partisans ont gagné 6% par rapport au précédent sondage, alors que les opposants ont perdu 4%.

Pour autant, les politologues ne se risquent pas davantage à prédire un résultat. Ce d’autant que même si la majorité du peuple était atteinte, l’objet pourrait encore buter sur l’écueil de la majorité des cantons. Le verdict est en outre d’autant plus difficile à prévoir que les lignes de fracture sur cet objet hautement émotionnel ne correspondent pas aux traditionnels clivages partisans ou linguistiques.

La modification de l’article constitutionnel devrait ouvrir la voie aux examens génétiques pratiqués sur l’embryon conçu in vitro avant de l’implanter dans l’utérus de la mère. Actuellement interdit en Suisse, ce diagnostic préimplantatoire (DPI) serait à l’avenir autorisé pour les couples porteurs de graves maladies héréditaires. Mais pour cela, il faudra encore, après l’article constitutionnel, voter sur la future loi.

Les jeux sont faits

S’agissant des deux autres objets soumis au vote ce dimanche, le dernier sondage ne laissait par contre aucun doute sur leur sort.

L’initiative sur les bourses d’étudeLien externe, qui demande une uniformisation des critères d’attribution et des montants des bourses au niveau fédéral, recueillait 50% de non pour 38% de oui. Au fil des semaines, l’opinion a évolué clairement en direction du refus, dont le camp a gagné 13% en un mois. Le phénomène est courant pour les initiatives populaires.

Le verdict semblait encore plus clair pour l’initiative visant à taxer les successionsLien externe. Cet objet était refusé par 61% des sondés, contre 34% qui l’acceptaient et 5% d’indécis. Là encore, le camp des adversaires s’est nettement renforcé (+10%) depuis le précédent sondage. Lancée par la gauche et les syndicats, cette initiative prévoit de taxer à hauteur de 20% la part des successions supérieure à 2 millions de francs, afin de financer la prévoyance vieillesse. 

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