Micheline Calmy-Rey chez le roi d’Espagne
Micheline Calmy-Rey a été reçue en grande pompe lundi à Madrid par le roi Juan Carlos, la reine Sofia et le prince Felipe d'Espagne. Le roi a manifesté son «soutien à la Genève internationale».
Mardi, deuxième et dernier jour de sa visite officielle, la conseillère fédérale s’entretiendra avec le premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero.
Micheline Calmy-Rey est arrivée en fin de matinée à l’aéroport madrilène de Barajas. Sous un soleil radieux, elle a été accueillie à sa descente d’avion par son homologue espagnol aux affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.
Après une réception des plus chaleureuses, reflet des bonnes relations que maintiennent la Suisse et l’Espagne, la présidente de la Confédération a assisté au rituel solennel réservé aux chefs d’Etat, avec hymnes nationaux et passage en revues des troupes.
La présidente a ensuite pris la direction du Palais de la Zarzuela, où le roi Juan Carlos l’attendait pour une entrevue. Dans le luxueux salon principal de la résidence privée des rois d’Espagne, le monarque a déclaré que recevoir la présidente de la Confédération était un «véritable honneur».
Une photo en cadeau
Le roi d’Espagne a souligné ses attaches particulières avec la Suisse, ayant passé une partie de son enfance à Lausanne, durant les années d’exil de la famille royale sous la dictature de Franco. Mme Calmy-Rey lui a du reste offert une photo de lui à cette époque à vélo au bord du lac Léman.
Juan Carlos a déclaré que les liens entre les deux pays étaient «intenses» et «en pérpétuelle croissance», que ce soit du point de vue économique, politique, culturel et même sportif.
A cet égard, le roi, passionné de sports nautiques, a relevé que la Coupe de l’America, prévue fin juin à Valence, a permis à la Suisse et à l’Espagne de collaborer pour l’organisation d’une compétition «passionnante». Mme Calmy-Rey retournera du reste en Espagne pour l’occasion.
Les liens de l’immigration
Mme Calmy-Rey, qui a, pour l’anecdote, volontairement contourné le protocole de la révérence, a indiqué après la rencontre que «la Suisse et l’Espagne étaient unies par des liens forts».
«Ceux-ci se sont notamment forgés au travers de l’immigration», a-t-elle ajouté, soulignant au passage que la communauté espagnole en Suisse compte à l’heure actuelle près de 90’000 membres et que 23’0000 ressortissants suisses vivent en Espagne.
Escortée des forces de sécurité, la limousine conduisant la présidente de la Confédération au Palais Royal, dans le centre de Madrid, a ensuite paralysé pour quelques minutes l’intense trafic de la capitale espagnole. Elle y était conviée par le roi et la reine Sofia, ainsi que le prince Felipe, pour un déjeuner officiel.
À l’invitation de Miguel Angel Moratinos, la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s’et rendue lundi soir à Cordoue, ville qui symbolise le métissage des cultures et des civilisations.
Plaidoyer pour la cohabitation culturelle
En compagnie de son homologue, la cheffe de la diplomatie suisse a notamment visité la célèbre mosquée-cathédrale de cette ville.
Elle en a profité pour déclarer que l’iniative lancée en Suisse par l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure) visant à interdire la construction de minarets était anticonstitutionnelle. Et de préciser que «la cohabitation des cultures est possible, quand la religion n’est pas instrumentalisée par la politique».
Les deux ministres ont exprimé, dans une déclaration conjointe, la nécessité d’intensifier leur dialogue sur plusieurs aspects de la politique internationale. Notamment, en ce qui concerne le Proche-Orient et la Colombie, la Suisse et l’Espagne ont l’intention de développer de nouvelles initiatives pour promouvoir la paix.
De retour à Madrid, la présidente de la Confédération rencontrera mardi le président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. Les entretiens avec le premier ministre seront consacrés à un tour d’horizon des relations bilatérales entre les deux pays et de la situation internationale.
swissinfo et les agences
La croissance de l’économie espagnole est l’une des plus fortes d’Europe, avec 3,4% en 2005 (3,1% en 2004).
Les échanges commerciaux entre la Suisse et l’Espagne ont pratiquement doublés en dix ans.
En 2006, les importations suisses ont atteint plus de 4 milliards de francs et les exportations près de 7 milliards.
De 1990 à 2000, le nombre de résidents espagnols en Suisse a diminué de 116’000 à 83’000.
Selon l’Organisation des Suisses de l’étrangers (OSE), 22’680 Suisses vivent en Espagne, ce qui en fait la 5e communauté en Europe (après la France, l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne).
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