La Suisse observe de près les élections péruviennes de dimanche
La Direction du Développement et de la Coopération (DDC) finance une ONG péruvienne chargée de surveiller le bon déroulement des opérations dans les bureaux de vote. Elle entend ainsi soutenir le processus de démocratisation au Pérou.
La Direction du Développement et de la Coopération (DDC) finance une ONG péruvienne chargée de surveiller le bon déroulement des opérations dans les bureaux de vote. Elle entend ainsi soutenir le processus de démocratisation au Pérou.
Après avoir concentré son aide sur l’accès à l’eau potable, le soutien à la petite paysannerie ou encore à la micro-entreprise, la coopération suisse met l’accent sur la promotion de l’état de droit au Pérou.
Une nouvelle priorité qui a poussé la DDC à s’engager dans la supervision du processus électoral. Plus concrètement, elle a décidé de financer Transparency, une organisation non gouvernementale (ONG) péruvienne pour qu’elle puisse observer, avec d’autres, les élections générales de ce week-end.
Cela dit, Transparency est déjà au travail. Tout au long de la campagne pour les présidentielles et les législatives, elle a déjà effectué, à l’instar des instituts de sondages, une analyse systématique de l’utilisation des médias par les candidats et les partis.
Premier constat: le président sortant, Alberto Fujimori, qui brigue un troisième mandat, aurait accaparé près de 70 pour cent du temps d’antenne sur les chaînes de télévision péruviennes. Une indication parmi d’autres qui intéresse la DDC, toujours plus sensible aux pratiques démocratiques des pays dans lesquels elle est engagée.
Autre cheval de bataille de la DDC au Pérou: la sensibilisation de la société civile aux principes politiques. A cet effet, la Suisse appuie «Defensoría del Pueblo», un institut indépendant qui est chargé d’expliquer les procédures de vote aux villageois et qui les informe sur leurs droits.
Ce genre d’engagement est très utile pour la DDC. Les résultats des élections auront, sans nul doute, des conséquences sur les programmes qu’elle finance au Pérou. «Ce n’est pas le nom du président qui sera choisi par le peuple péruvien qui nous importe mais bel et bien son programme politique, précise Christian Poffet, chargé de programme à la Direction pour le Développement et la Coopération. Nous serons surtout sensibles au respect de la société civile, à celui de la liberté de la presse et, bien sûr, aux projets économiques du président élu et de son gouvernement».
Et pour cause, au Pérou, la DDC s’intéresse essentiellement aux populations les plus défavorisées. Et elle espère que le nouveau programme gouvernemental ouvrira la voie à une plus grande décentralisation du pouvoir, «cela donnerait plus de poids aux décisions populaires, explique Christian Poffet. Et cela nous permettrait surtout de mieux travailler en collaboration avec les citoyens et les responsables locaux».
Les résultats des élections péruviennes n’entraîneront certainement pas de changement notable dans l’engagement de la DDC au Pérou. Tout au plus, pourraient-ils entraîner une modification de son action sur le terrain.
Une chose est sûre: ces résultats enrichiront la réflexion que la coopération suisse doit mener à propos de son nouveau programme péruvien qui doit être mis en place d’ici à 2001.
Vanda Janka

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