Possibles crimes contre l’humanité avant les élections en Birmanie
Des actes équivalant à des crimes contre l'humanité ont été relayés dans le cadre de la campagne avant les élections prévues fin décembre en Birmanie, selon des enquêteurs onusiens. Ils parlent de persécution et de propagation de la terreur dans la population.
(Keystone-ATS) Le Mécanisme international d’investigation indépendante sur la Birmanie (MIII) «a reçu des indications inquiétantes», a affirmé mercredi à Genève son chef Nicholas Koumjian. En juillet dernier, les militaires au pouvoir ont décidé d’une loi qui punit de jusqu’à 20 ans de prison ou même de la peine capitale toute critique contre les élections.
Ce scrutin a été largement ciblé par la communauté internationale comme ne garantissant pas des conditions libres et équitables. De nombreuses personnes, dont des enfants, ont été arrêtées pour des reproches sur les réseaux sociaux ou pour des tracts, affirme le mécanisme.
Il recueille des indications sur l’illégalité de ces détentions. Il mène également des investigations sur l’augmentation de bombardements dans des villages contrôlés par des groupes armés pour étendre les régions dans lesquelles auront lieu les élections.
«Des attaques indiscriminées contre des territoires où des civils sont présents de même que contre quiconque participe aux élections, que ce soit des candidats ou des scrutateurs, peuvent équivaloir à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité», ajoute le chef du MIII.
Le mécanisme (MIII) et l’ONU ont ces dernières années dénoncé à plusieurs reprises des actes équivalant à des crimes contre l’humanité. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme avait alerté il y a quelques mois sur des atrocités dans un volume plus observé depuis plusieurs années. Depuis le coup d’Etat il y a quatre ans, des milliers de civils ont été tués.