Rémunérations: un tiers des entreprises pour un vote consultatif
(Keystone-ATS) En 2011, au moins 33 des cent plus grandes sociétés cotées en Suisse – soit treize de plus que l’année précédente – vont proposer à leurs actionnaires un vote consultatif sur le rapport ou système de rémunération, a indiqué Ethos mardi. Une progression toutefois jugée « insuffisante » par son directeur Dominique Biedermann.
« C’est un premier pas dans la bonne direction, mais cela reste clairement insuffisant », a indiqué à l’ATS Dominique Biedermann lors d’une conférence de presse tenue à Zurich.
Les entreprises réticentes justifient leur refus du vote consultatif, qui n’a pas de caractère contraignant, en disant « attendre que la loi change », a commenté le directeur de la fondation active dans le conseil aux investisseurs institutionnels.
Autre motif du refus des entreprises: leurs rémunérations sont d’après elles moins importantes que celles des grandes banques, a expliqué M. Biedermann, qui souligne qu' »Ethos n’est pas satisfait » de ces explications.
Certaines sociétés qui n’ont toujours pas répondu aux sollicitations d’Ethos exigent de voir la liste des firmes ayant introduit le scrutin, avant de se décider, poursuit le directeur d’Ethos. Or, plus de transparence favorise non seulement les investisseurs, mais également l’économie, a plaidé Kaspar Müller, président d’Ethos.
Une première chez Novartis
Parmi les entreprises qui vont sauter le pas en 2011 et demander l’avis de leurs actionnaires sur les rémunérations figurent notamment Transocean, Implenia, Kuoni, Sulzer et Novartis. La firme pharmaceutique bâloise procédera à son premier vote consultatif lors de sa prochaine assemblée générale fin février.
Face à cette progression de l’introduction des votes consultatifs, Ethos fait remarquer que près la moitié des actionnaires (45%) n’ont pas voté aux assemblées générales. « Quand on réclame des droits et qu’on les obtient, il faut les utiliser », a martelé Dominique Biedermann.