
RDC: l’investigation mandatée à l’ONU souhaitée d’ici fin décembre

La Commission d'enquête internationale sur les exactions en République démocratique du Congo (RDC) doit démarrer d'ici fin décembre malgré la crise de liquidités. Mardi à Genève, le Conseil des droits de l'homme a enjoint à l'ONU de la doter formellement.
(Keystone-ATS) Les trois enquêteurs, dont le mandat a été lancé il y a quelques mois lors d’une session spéciale, n’ont toujours pas été nommés par le président de celui-ci, l’ambassadeur suisse à l’ONU à Genève Jürg Lauber. Dans une résolution approuvée par consensus au terme d’un mois de travaux, le Conseil prie le Haut-Commissariat aux droits de l’homme d’établir son secrétariat d’ici fin décembre.
Le chef de l’agence onusienne Volker Türk avait annoncé il y a quelques mois que le démarrage de la Commission serait reporté en raison des difficultés financières de l’ONU. Ce mandat était le seul lié à une situation d’un pays à être affecté.
Le Conseil demande que la Commission se rende en République démocratique du Congo (RDC) si possible d’ici janvier prochain. Les enquêteurs doivent prendre le relais de la Mission d’établissement des faits du Haut-Commissariat.
Celle-ci avait accusé le M23, soutenu par le Rwanda, de crimes contre l’humanité au moment de son offensive au Nord et Sud-Kivu en janvier et février. L’armée congolaise et ses alliés se sont vu reprocher des actes équivalant à des crimes de guerre.
De leur côté, les autorités congolaises avaient ciblé l’ONU après ce rapport, estimant que le pays subit un «génocide» des groupes armés et de l’armée rwandaise. Les violences en début d’année dans l’Est du pays ont fait des milliers de victimes. Un million de personnes ont été déplacées.
Dans la résolution de mardi, le Conseil condamne les meurtres et les détentions arbitraires de travailleurs humanitaires, de dirigeants communautaires et de membres d’organisations internationales. Il demande de mettre un terme aux attaques contre les civils.
Après l’accord de paix de juin dernier entre la RDC et le Rwanda, le Conseil enjoint aussi aux Etats influents sur ces deux acteurs de leur faire honorer leurs engagements de la fin des violences.