Salon du Chocolat: les confiseurs recherchent la qualité

(Keystone-ATS) Le Salon du Chocolat a ouvert ses portes vendredi pour sa deuxième édition à Zurich. Visite de la foire en compagnie d’Andrea Hüsser, experte de la Déclaration de Berne, alors que l’ONG mène une campagne pour le cacao équitable.

A peine le Salon du Chocolat a-t-il ouvert ses portes en ce vendredi matin que les amateurs de douceurs s’y pressent déjà. Plus de 90 exposants et conférenciers – des grands distributeurs aux confiseurs haut-de-gamme – y prennent part jusqu’à dimanche.

Première impression: il va falloir être vigilant pour dénicher un label équitable. Parmi les stands, celui d’Idilio Origins attire l’attention, car il présente en arrière-fond des photos de récoltes de cabosses, le fruit du cacaoyer. Mais le chocolatier bâlois rejette l’étiquette « équitable ».

Lauréat de plusieurs récompenses, Idilio Origins recherche des terroirs de haute qualité, explique le responsable du stand. Il passe avec ses cultivateurs des contrats de livraison exclusifs et exigeants. En contrepartie, il leur paie des salaires trois fois plus élevés que ceux des labels équitables.

Liste noire

Pour Andrea Hüsser, il s’agit d’un cas idéal. Mais pouvoir contrôler la qualité à la source et créer un lien de confiance n’est possible que pour les petits confiseurs. Les grandes entreprises, dont la production est autrement plus importante, n’ont ni le temps ni les moyens d’en faire de même. C’est là qu’interviennent les labels équitables.

Un peu plus loin se trouve l’espace du grand chocolatier Läderach. Celui-ci se trouve sur la liste noire de la Déclaration de Berne, car il a refusé de répondre au questionnaire de l’ONG sur la provenance des produits et la responsabilité sociale de l’entreprise. Souvent, les PME pensent que la marque est un garant suffisant de confiance pour les consommateurs, analyse Mme Hüsser.

Au bout du tour d’horizon, le constat est sobre: outre une conférence sur les projets de cacao durable de l’ONG Rainforest Alliance – qui propose son propre label de certification -, le sujet du commerce équitable est pratiquement inexistant au Salon du Chocolat. Interrogée par l’ats, la co-fondatrice du salon Sylvie Douce se dit pourtant très sensible au problème. Les chocolatiers commencent aussi à en prendre conscience.

Pénurie de cacao dès 2020

Il en va de la durabilité dans la culture du cacao. Si on ne donne pas aux paysans les moyens de soigner correctement leurs plantations, il manquera un million de tonnes de cacao d’ici à 2020, précise Mme Hüsser.

Le Salon du Chocolat fait des efforts pour mettre en lien les chocolatiers et les producteurs afin de créer un contact sans intermédiaire, affirme Mme Douce. Pour beaucoup, c’est avant tout une question de qualité avant même de penser à l’éthique.