Scandale de prostitution en Colombie: le chef de la police s’en va
(Keystone-ATS) Le directeur de la police colombienne, le général Rodolfo Palomino, a présenté sa démission mercredi. Son départ intervient au lendemain de l’annonce d’une enquête disciplinaire pour son implication présumée dans un réseau de prostitution masculine.
Cette démission suit celle, la veille, du vice-ministre de l’Intérieur, Carlos Ferro, après la diffusion d’une vidéo qui, selon l’enquête en cours, prouverait son implication dans un réseau de prostitution appelé « La communauté de l’anneau ».
« Vu les faits (…) j’ai pris la décision (…) de demander au président de me démettre de ma charge de directeur général de la police nationale », a déclaré le général Palomino lors d’un point presse. Il y est apparu accompagné de son épouse, de ses enfants et d’officiers de haut rang.
« Certitude absolue » de son innocence
Le général Palomino, 58 ans, à ce poste depuis 2013, et qui avait rejeté mardi ces « fausses accusations » en dénonçant une « campagne de dénigrement », a ajouté qu’il présentait sa démission « avec la certitude absolue qu'(il n’est) coupable d’aucune des accusations imputées ».
Lors d’une autre conférence de presse, le ministre de la Défense, Luis Carlos Villegas, a ensuite déclaré que le gouvernement accepterait cette démission « contre son gré » et salué les « services exemplaires » du général Palomino ainsi que « ses succès » dans la lutte contre le paramilitarisme, le crime organisé et la guérilla.
« Le général Palomino laisse la police la plus efficace et la plus puissante de l’histoire de la Colombie », a-t-il ajouté.
Palomino peu exemplaire avec la presse
L’entité chargée du contrôle des fonctionnaires a annoncé mardi l’ouverture d’une « enquête disciplinaire » contre le directeur de la police pour « la création et la mise en oeuvre d’un réseau de prostitution présumé.
Les faits remonteraient aux années 2004-2008 et le « modus operandi se déroulait avec l’aide et la complicité d’officiers de la police nationale », dont le général Palomino, par ailleurs soupçonné d' »enrichissement patrimonial injustifié, filatures et écoutes illégales de journalistes », avait précisé cette entité dans un communiqué.