«2005 commence sous le signe de la tristesse»

Le malheur rappelle à l'humilité: l'allocution de Nouvel-An du président de la Confédération a été marquée par le séisme qui a frappé l'Asie.
Samuel Schmid en a également profité pour remercier la population suisse pour la solidarité manifestée envers les victimes.
La nouvelle année commence sous le signe de la tristesse mais aussi de l’espoir, a déclaré samedi le nouveau président sur les ondes de la radio et de la télévision. «La catastrophe survenue en Asie dépasse par sa dimension tout ce que nous pouvions imaginer».
«Le malheur nous rappelle à l’humilité et à la modestie. Il nous rappelle au silence, dans un monde si volontiers en proie au bruit et aux étincelles». Samuel Schmid a appelé ses concitoyens à faire, en ces heures particulièrement pénibles, une pause «afin d’être quelques instants en pensée avec tous ceux qui sont touchés par ce très grand malheur».
Plus qu’à l’ordinaire, «nous avons tous besoin de sécurité, de chaleur humaine et de certitudes», a encore dit le président.
Elan de générosité sans précédent
Pendant ce temps, l’aide internationale pour l’Asie du Sud s’amplifie et atteint désormais 1,1 milliard de dollars. C’est le chiffre annoncé vendredi par Jan Egeland, coordinateur de l’aide d’urgence des Nations Unies.
Mais la tâche est d’autant compliquée que le bilan des victimes ne cesse de croître, et «pourrait atteindre» 150’000 personnes, estime désormais Jan Egeland, admettant que le chiffre réel pourrait bien n’être jamais connu.
La mobilisation s’amplifie, dans presque tous les pays du monde, dans les pays occidentaux, mais aussi au Moyen-Orient, et en Amérique latine. Les gouvernements, les Organisations non-gouvernementales, les particuliers, et les entreprises participent à cet élan de générosité sans précédent, qui a marqué et terni les célébrations de la nouvelle année.
Conférence à Genève
Une conférence de pays donateurs doit se tenir le 11 janvier à Genève, a annoncé le commissaire européen à l’Aide humanitaire Louis Michel. Aucune précision n’a été donnée sur le niveau de participation à cette conférence.
Le secrétaire d’Etat américain sortant Colin Powell avait déclaré jeudi déjà qu’une conférence de pays donateurs pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine, en réponse à une proposition de l’Union européenne.
Les principaux bailleurs de fonds seront réunis auparavant le 6 janvier en Indonésie, qui accueillera un sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) élargi à d’autres Etats et consacré au séisme.
Coupés du monde
Sur le terrain, de sérieux obstacles entravent l’aide à l’Indonésie. «Il faudra des semaines pour atteindre toutes les régions isolées», estime Michael Elmquist, responsable à Jakarta du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.
La côte ouest de la pointe nord de Sumatra est l’objet de toutes les préoccupations. «Le niveau de destruction là-bas est tellement incroyable qu’il n’y a hélas pas beaucoup de survivants», souligne Michael Elmquist. Selon lui, la priorité numéro un est le ravitaillement en eau potable.
La ville sinistrée de Meulaboh, quasiment rayée de la carte, restera inaccessible par la route au moins trois semaines, ce qui compliquera beaucoup la tâche des secouristes, estime quant à lui Rizal Nurdin, gouverneur de la province de Sumatra Nord.
Nouvelle secousse
Par ailleurs, une réplique de 6,5 à 7, selon les sources, sur l’échelle ouverte de Richter est survenue samedi au large de l’île de Sumatra.
La secousse a atteint une magnitude de 7,0 selon un centre sismologique chinois. L’observatoire de sismologie de Hong Kong ainsi que l’Observatoire des Sciences de la terre à Strasbourg (France) ont eux relevé une magnitude de 6,5.
«Tout danger de raz-de-marée est écarté car il se serait déjà produit», a cependant précisé le sismologue de permanence à l’observatoire de Strasbourg.
swissinfo et les agences
– Le séisme survenu dimanche matin à 07H58 locales (01h58 suisses) au large de l’île indonésienne de Sumatra a atteint une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter.
– Plusieurs raz de marée ont touché le Sri Lanka, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, le Myanmar (Birmanie), les Maldives, le Bangladesh et jusqu’à la côte orientale de l’Afrique.
– Selon les Nations Unies, le bilan pourrait atteindre 150’000 victimes. et le chiffre exact et définitif pourrait bien n’être jamais connu avec certitude.
– Côté suisse, les décès de 13 personnes ont été confirmés jusqu’ici. Mais selon le ministère des Affaires étrangères, au moins 70 Suisses en séjour dans la région ont disparu dans des conditions laissant peu d’espoir de les retrouver.

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