La croix suisse, symbole de concordance
Le président de la Confédération Moritz Leuenberger appelle le gouvernement et le peuple à l'équilibre et à la concordance.
Dans son discours du Nouvel An, il rappelle que la Suisse tire sa force intérieure de l’engagement commun pour la chose publique et pour un Etat fort et démocratique.
C’est par un commentaire de la photographie officielle du Conseil fédéral – le gouvernement réuni devant une grande croix suisse – que le nouveau président de la Confédération, Moritz Leuenberger a ouvert son allocution de Nouvel-An.
Pour le président, les auteurs de la photographie, des étudiants zurichois, ont voulu montrer qu’ils attendent du gouvernement qu’il soit uni «pour le bien de la Suisse», symbolisé par la croix.
La Suisse se compose de plusieurs minorités culturelles, linguistiques, sociales et politiques. Le devoir de la politique, dès lors, selon Moritz Leuenberger, est de chercher l’équilibre et de trouver des compromis pour, ensuite, les réaliser ensemble. C’est là l’essence même de la concordance. Or, elle est aujourd’hui remise en question «alors que nous lui devons tant».
L’Etat est nécessaire
Les devoirs de l’Etat sont devenus sujets de controverse, constate le président. Certains souhaitent les réduire de manière drastique et laisser davantage d’initiative à chacun. Or, la concurrence ne résout pas tous les problèmes. Elle ne fait pas que des gagnants et c’est pour cela que l’Etat est nécessaire.
La politique menée jusqu’ici a permis d’éviter que ne se produisent en Suisse, des phénomènes comme les embrasements qu’ont connu certaines banlieues françaises. Pour Moritz Leuenberger, il est de notre devoir de poursuivre dans cette voie.
Regarder au-delà de la Suisse
Le nouveau président n’oublie pas qu’il est aussi socialiste, et ministre de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication. Il rappelle ainsi que les cyclones et le recul des glaciers ont la même cause: le réchauffement du climat. Les catastrophes naturelles ne connaissent pas de frontières, pas plus que la faim ni la pauvreté.
Pour Moritz Leuenberger donc, «la croix suisse ne doit pas nous empêcher de voir le monde».
Finalement, il y a de nombreuses choses à changer, mais «nous ne devons pas mettre en danger ce que nous avons acquis; la cohésion intérieure, les mêmes droits pour tous et un Etat fort et démocratique qui garantit tout cela».
«La croix suisse, conclut Moritz Leuenberger, symbolise cette cause commune, cette concordance». Conseil fédéral et citoyens sont tous appelés à en prendre soin.
swissinfo et les agences
Le Président de la Confédération est un des sept membres du gouvernement, choisi pour une année par le Parlement selon une rotation prédéfinie.
Le Président dirige les séances du gouvernement et pour le reste, remplit essentiellement des fonctions de représentation. En parallèle, il continue de diriger son ministère.
Moritz Leuenberger (transports, environnement, communications et énergie) succède cette année à Samuel Schmid (défense) et devrait laisser sa place en 2007 à Micheline Calmy-Rey (affaires étrangères).
En 2006, Moritz Leuenberger a notamment pour projet d’intégrer davantage les jeunes dans le dialogue politique.
Il œuvrera aussi pour renforcer la collégialité, souvent mise à mal dernièrement, au sein du Conseil fédéral.
Des voyages officiels sont prévus en Afrique, ainsi qu’en Autriche et en Finlande, les deux pays qui présideront l’Union européenne en 2006. Egalement en Roumanie et en Bulgarie, pays candidats à l’entrée dans l’UE.
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