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La Covid-19 perd du terrain en Suisse, mais la 2e vague est loin d’être passée

Un patient Covid-19 à l hôpital de Lugano
Un patient Covid-19 traité dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital régional de Lugano, au Tessin, le 16 novembre. Keystone / Pablo Gianinazzi

Le nombre de nouvelles infections au coronavirus diminue en Suisse. La baisse est même plus rapide dans les cantons francophones, durement frappés par l'épidémie. Mais la deuxième vague est loin d'être retombée.

Le pic de la deuxième vague de Covid-19 est-il passé en Suisse? Les données de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) le suggèrent. Après avoir atteint des sommets début novembre, les contaminations diminuent dans presque tout le pays. Entre la première et la deuxième semaine de novembre, le nombre de cas a baissé de 23%.

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Cette amélioration est plus marquée en Suisse romande, où d’importantes mesures ont été mises en place fin octobre suite à des chiffres records de contaminations. La plus forte diminution est observée dans le canton du Jura, avec -42%. Suivent Fribourg (-38%), le Valais (-36%) et Neuchâtel (-35%).

A l’inverse, quatre cantons alémaniques, moins touchés jusqu’à maintenant, ont déploré davantage d’infections lors de la semaine du 9 au 15 novembre.

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Les experts restent prudents avec ces chiffres. Le taux de tests positifs très élevé, environ 25%, laisse craindre qu’un nombre important de cas n’est pas détecté. D’autres indicateurs, comme la stabilisation du nombre d’hospitalisations, confirment toutefois qu’une amélioration se dessine en Suisse.

>> L’analyse de Didier Pittet, médecin-chef du service de prévention et contrôle de l’infection aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG):

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Encore 30 fois trop de cas à Genève

Les courbes des contaminations redescendent donc, mais quel niveau faut-il atteindre pour que le risque de contamination soit faible et envisager un assouplissement des mesures?

Cet été, le Conseil fédéral avait fixé la limite de la «zone à risque» à partir de 60 cas sur 14 jours pour 100’000 habitants. Aujourd’hui, l’OFSP indique qu’il n’y a pas de seuil prédéfini concernant les mesures: «Des allégements pourront être envisagés quand la circulation du virus aura suffisamment diminué pour qu’une augmentation de la taille des réunions ne constitue pas un risque trop élevé de redémarrage de l’épidémie.»

Pour l’heure, tous les cantons du pays se situent largement au-dessus des 60 cas sur 14 jours pour 100’000 habitants. L’incidence de Genève, 30 fois plus élevée, reste encore bien loin de ce plafond, comme le montre le graphique ci-dessous.

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Rassemblements possibles à Noël?

Où en sera-t-on à Noël? Les grands rassemblements en famille seront-ils autorisés?

A l’OFSP, le ton reste très prudent. «La situation est encore très fragile et on ne peut absolument pas faire de pronostics sur le moment où la vague sera passée. On doit s’attendre à ce que ça dure très longtemps vu le rythme auquel évolue la situation», précise Virginie Masserey, responsable de la Section contrôle de l’infection de l’OFSP.

D’autres observateurs avancent leurs pronostics sur la retombée de cette deuxième vague. Interrogé par le 19h30 de la RTS, l’épidémiologiste Antoine Flahault estime que la diminution du nombre de cas pourrait s’accélérer à court terme.

«Je serais assez optimiste pour que, au moment des fêtes de Noël, on soit dans une zone de sécurité, c’est-à-dire dans une zone de circulation minimale du virus, avec le danger extrême que tout cela redémarre, notamment à cause des fêtes de Noël. Il faudra donc qu’on soit très prudent», avance le directeur de l’institut de santé globale de l’Université de Genève.

A Genève aussi, malgré les plus mauvais chiffres du pays, le conseiller d’Etat en charge de la Santé Mauro Poggia se montre positif: «On espère que les efforts que l’on fait maintenant et que l’on doit maintenir nous permettront d’en tirer les fruits à la fin de l’année et qu’on puisse alléger les mesures pour que des réunions de famille dignes de ce nom puissent encore avoir lieu.»

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