«Nous les Suisses, nous sommes très adaptables»
C’est l’amour d’une femme qui a poussé David Schaffner à déménager en Allemagne. Ce Suisse de l’étranger y vit avec son épouse dans une petite ville au centre du pays. Il n’en continue pas moins à maintenir des contacts étroits avec son pays natal.
swissinfo.ch: Quand et pourquoi avez-vous quitté la Suisse?
David Schaffner: Par amour. J’ai quitté la Suisse en 2016 pour mon amie d’alors, devenue ma femme depuis.
Les points de vue exprimés dans cet article, notamment sur le pays hôte, sont exclusivement ceux de la personne interviewée et ne recouvrent pas forcément ceux de swissinfo.ch.
Etait-ce un voyage sans retour, ou avez-vous l’intention de revenir une fois en Suisse?
Le retour n’était pas prévu et il ne l’est pas pour le moment, mais je ne l’exclus pas non plus.
Quel genre de travail faites-vous? Comment est-ce que cela se passe?
Je travaille dans la distribution pour l’industrie alimentaire. Nous sommes spécialisés dans l’emballage sous marque de thés et d’épices bio et nous servons des gros et des petits clients en Europe centrale.
La branche du bio est en pleine croissance et constamment en mutation. C’est une activité très intéressante et variée. J’ai obtenu ce poste de manière classique, en répondant à une offre d’emploi.
A côté de cela, j’étudie l’économie d’entreprise. Mon emploi du temps est donc assez chargé, mais c’est bien d’avoir un défi.
Où vivez-vous actuellement? comment est la vie? et la cuisine?
Je vis dans une petite ville au nord du Land de Hesse, proche de la frontière avec la Basse-Saxe et la Thuringe. La vie ici est très tranquille, exactement comme je l’aime.
La cuisine allemande n’est pas très différente de la cuisine suisse. Nous mangeons rarement dehors, parce que ma femme et moi adorons cuisiner et consommer des produits sains et régionaux.
Que trouvez-vous de plus attirant en Allemagne qu’en Suisse?
L’Allemagne est plus diversifiée, dans les domaines de l’art et de la culture. Les possibilités de formation sont de très bon niveau, tout en étant très bon marché par rapport à la Suisse. Il y a encore quelques avantages typiques de l’Union européenne, comme l’absence de frais d’itinérance ou le fait qu’on ne doit pas changer son argent pour se rendre dans le pays voisin.
Mais les deux grosses différences qui ne viennent à l’esprit, c’est le style direct et ouvert des Allemands et le fait que l’on peut rouler sur l’autoroute aussi vite qu’on veut 😊
Vue d’ici, comment vous apparaît la Suisse?
Depuis que je la vois de loin, elle est devenue très petite, et pourtant, elle est omniprésente dans ma vie. Je suis les nouvelles, les résultats sportifs, je téléphone à mes amis et à ma famille et je suis membre d’un club suisse ici en Allemagne.
Est-ce qu’il vous arrive de vous sentir étranger, ou êtes-vous bien intégré?
Au début, ce n’était pas simple, car il faut d’abord se construire un nouvel environnement. En plus, quand on déménage à l’étranger, on laisse sa famille et ses amis derrière soi. Ça a été difficile, et ça l’est encore à certains moments.
Mais maintenant, je me sens très bien intégré. Par le travail, l’université et les activités associatives, j’ai pu nouer des contacts encore relativement vite.
Le contact ouvert et cordial avec la famille de ma femme a également beaucoup contribué au succès de mon intégration.
Quelles sont les différences culturelles avec lesquelles vous avez le plus de peine?
Je m’entends très bien avec les gens et je m’adapte très bien à la culture ici. Cela vient aussi peut-être du fait que je connais ma femme maintenant depuis plus de huit ans et que je venais déjà régulièrement en Allemagne avant d’y habiter. En plus, je trouve que nous, les Suisses, sommes très adaptables.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans notre vie quotidienne en Allemagne?
En Suisse, je vivais encore avec mes parents. Comme mon travail n’était qu’à quelque sept kilomètres, cela n’aurait pas valu la peine d’avoir mon propre appartement.
J’apprécie donc d’avoir mon propre logement et de tenir mon propre ménage. Le travail est agréable et j’ai toujours hâte de participer aux répétitions de la chorale le dimanche.
Participez-vous aux élections et votations en Suisse?
Oui. Par vote électronique. En tant que Suisses, nous avons le privilège d’avoir notre mot à dire sur la politique du pays. Je trouve donc important que l’on saisisse cette chance.
En tant que Suisse de l’étranger, il y a naturellement des votations qui ne me touchent qu’indirectement. Dans ces cas, je consulte des personnes directement concernées avant de voter.
Qu’est-ce qui vous manque le plus de la Suisse?
Le Rivella, la viande des Grisons et l’Osterflädli [un gâteau de Pâques].
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swissinfo.ch (interview menée par écrit)
(Traduction de l’allemand: Marc-André Miserez)
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