Suisse M21: l’ascensio d’Anthony Racioppi
(Keystone-ATS) Dans la « nouvelle » sélection des M21 suisse, le gardien Anthony Racioppi fait figure d’inconnu. Pourtant, le Genevois de l’Olympique Lyonnais pourrait bientôt être propulsé sur le devant de la scène.
Pendant longtemps, Anthony Racioppi est passé à travers les mailles. Alors, il a défendu ses propres filets dans la discrétion, progressant étape par étape pour apparaître sous les radars. A la fois de ceux des sélectionneurs de l’ASF et de ceux des décideurs de l’Olympique Lyonnais.
La lumière se dévoile tranquillement sur lui. En 2019, le Thônésien est appelé à devenir le deuxième gardien de l’Olympique Lyonnais et le portier de l’équipe de Suisse des moins de 21 ans.
« C’est une machine », rigole Patrick Foletti, le spécialiste du poste auprès de l’ASF. Mais à 20 ans, Racioppi demeure inconnu aux yeux du grand public. La faute peut-être à un parcours audacieux, qui l’a vu quitter le cocon familial alors qu’il avait tout juste atteint la douzaine. Tant pis pour la simplicité, à deux pas de la maison. Celui qui n’est alors qu’un junior C à Chênois se laisse embarquer dans la grande machine de l’OL, à 150 km de chez lui.
Bientôt no 2 à l’OL ?
Un choix culotté, qui ne va pas payer tout de suite. Notamment pour des questions de réglementation FIFA sur les juniors et en raison de blessures, qui ne lui ont permis d’enfiler le maillot lyonnais que sur le tard. « Mon parcours n’a pas toujours été facile, confie-t-il aujourd’hui. J’ai eu pas mal de soucis, notamment au niveau de ma licence qu’on a mis du temps à me donner. J’ai fait beaucoup de sacrifices et pour l’instant ça paye. Je suis fier de ça. »
Il peut l’être. A Lyon, où il a signé son premier contrat professionnel à l’automne 2017, il a pris de l’envergure depuis quelques mois. Un peu à la surprise générale d’ailleurs, puisqu’il n’était pas forcément attendu. « J’ai bien intégré le groupe professionnel, j’apprends tous les jours avec l’entraîneur des gardiens Grégory Coupet et les portiers Anthony Lopes et Mathieu Gorgelin. » Cette saison, Racioppi est en effet le numéro trois dans la hiérarchie des Gones.
« Je me suis imposé à cette place, alors que je n’étais pas le favori à la base, se réjouit le Genevois. Je commence à toucher mon but. » Et cela ne semble pas près de s’arrêter là. Le poulain de Coupet s’est régulièrement assis sur les bancs de Ligue 1, comme doublure du titulaire. Comme dimanche dernier contre Montpellier, profitant de la blessure d’Anthony Lopes. Mais cela pourrait devenir une habitude.
Il se dit en effet que l’OL compte sur lui comme futur deuxième gardien, dès la saison prochaine. « C’est en train de se décider en ce moment, sourit le principal concerné. Quoiqu’il en soit, je sens une certaine confiance de la part du club, des entraîneurs. » Un changement de statut qui pourrait lui garantir de premières apparitions officielles dans les coupes et un temps de jeu capital à son âge.
« Une très grande personnalité »
Cela attesterait aussi d’une réelle progression pour celui qui s’identifie aux gardiens allemands (Neuer, Ter Stegen) et brésiliens (Ederson, Alisson), en référence notamment à leurs qualités techniques. Racioppi y prête une attention particulière: « Dans le jeu actuel, un gardien touche plus la balle avec les pieds qu’il ne fait de parades décisives dans un match », précise le portier au « style français », dixit Patrick Foletti.
Mais l’entraîneur des gardiens de l’équipe de Suisse A lui voit aussi une autre qualité, non négligeable: « Anthony a, pour son âge, une très grande personnalité. C’est un gardien qui prend de la place sur un terrain, mais aussi en dehors où il apporte beaucoup à l’équipe. »
Ce n’est pas un hasard si Racioppi porte souvent le brassard de capitaine avec la réserve de l’OL. Il l’a aussi eu en sélection. Pourtant, le garçon paraît discret, presque timide. C’est dire si le carré vert le transcende. Pas impossible donc qu’il vive ses derniers moments de tranquillité.