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Thomas Voeckler: « Cadel Evans a la clé du Tour »

(Keystone-ATS) Cyclisme – Pour sa deuxième journée de repos en jaune sur le Tour de France, Thomas Voeckler a répété lundi ne pas pouvoir être vainqueur à Paris, ajoutant ne surtout pas penser à la victoire finale.
De nombreux journalistes avaient répondu à son invitation pour une conférence de presse sur le parking de son hôtel à Valence (Drôme), au cours de laquelle le Français s’est montré aussi efficace par les mots qu’il ne l’est sur son vélo.
Q : Thomas Voeckler, vous semblez mal à l’aise quand on pronostique votre victoire dans le Tour de France ?
R : C’est prématuré. Tout le monde en parle, à force je me demande si c’est moi qui ait raison de ne m’accorder aucune chance ou si c’est vous qui faites bien de penser que je vais gagner. Depuis mon premier maillot jaune en 2004, je sais comment ça marche et ça fait du bien aux Français de penser qu’un Français peut gagner.
Q : Et vous n’en démordez pas, ce n’est pas possible ?
R : Je ne suis pas là pour gagner le Tour. On arrive dans les Alpes et c’est le moment important de ceux qui sont là pour le gagner. Je n’ai aucune obligation sinon une obligation morale envers mes équipiers qui donnent tout, de donner tout moi-même jusqu’au bout de ma souffrance. Et quand ça marchera plus, ça ne marchera plus. Si je perds le maillot demain, cela ne m’empêchera pas d’être tranquille lundi avec ma femme et mes enfants.
Q : De nombreux coureurs croient en vous, même Lance Armstrong !
R : J’ai du respect pour ce que Lance Armstrong a fait sur le vélo mais il a montré aussi qu’il savait faire de la communication. Je ne suis pas bête : je suis le plus populaire des coureurs français et le mec qui dirait du mal de moi ne serait pas très malin. Je ne sais pas s’il est sincère. Pour parler des sollicitations auxquelles je fais face, je mentirai si je disais que j’y prends du plaisir. Je ne recherche pas une image et de la popularité de cette manière mais c’est un passage obligé. Il faut savoir doser. Je préférerai être tranquille mais on ne peut pas tout avoir.
Q : Selon vous qui a la clé du Tour de France parmi mes rivaux ?
R : Cadel Evans a la clé. Il est supérieur dans le contre-la-montre. Un grand chrono de Contador peut lui permettre de gagner mais en 2010 il n’avait pas fait un bon contre-la-montre en troisième semaine… Je ne joue pas dans leur cour et je ne me sens pas concerné par leur course. Je peux dire qu’Andy Schleck est le plus fort, ses attaques sont tranchantes mais je n’ai pas vu Contador. Il n’est pas battu mais a un gros déficit à combler…
Q : Il est dit aussi que votre maillot jaune est le résultat de la lutte contre le dopage ?
Je ne veux pas penser au dopage. Je fais le cyclisme selon mes idées et il y a énormément de coureurs dans le peloton qui ont la même vision que moi. Je ne suis pas le baromètre de la santé du peloton. On ne peut pas dire que j’ai fini loin à cause du dopage et que je suis devant parce qu’il n’y a plus de dopage. Je mets cet aspect de côté. Je ne veux pas dépenser de l’énergie à prendre des positions sur un sujet aussi sensible. Je ne veux pas travailler plus de la tête que de mes jambes.
Q : Thomas, que faudrait-il pour que vous gagnez le Tour ?
R : Il me faudrait le maillot jaune à Créteil, le matin de la dernière étape.

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