Jacques Chessex en février 1992.
Ulf Andersen / Aurimages / AFP
Il y a dix ans exactement, le 9 octobre 2009, mourait l’écrivain Jacques Chessex. Lauréat du prix Goncourt, ce Vaudois fut l’un des principaux auteurs romands des dernières décennies. Cet écrivain dont la notoriété dépassait largement les frontières nationales s’était à plusieurs reprises exprimé sur les ondes de Radio Suisse Internationale (SRI), l’ancêtre de swissinfo.ch.
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Je suis essentiellement chargé de la traduction, de la relecture et de la mise en ligne des articles de SWI swissinfo.ch. J’écris parfois aussi des revues de presse ainsi que des articles originaux consacrés à des sujets typiquement suisses.
Après des études en histoire et en sciences des religions, j’ai entamé ma carrière journalistique à Radio Fribourg. Après un passage à la rédaction suisse de l’Agence télégraphique suisse, j’ai rejoint SWI swissinfo.ch en 2000. J’y ai longtemps œuvré comme spécialiste de la politique fédérale, puis des thèmes historiques. Plus récemment, je me consacre à la traduction, la relecture et mise en ligne d’articles.
L’écrivain vaudois, dont le premier livre était paru en 1954, laisse à la postérité plusieurs dizaines d’ouvrages. Sa célébrité, il la devait avant tout à l’obtention du prix Goncourt en 1973, pour L’Ogre. Il est d’ailleurs le seul écrivain suisse à avoir jamais obtenu cette prestigieuse récompense littéraire.
En novembre 1973, Jacques Chessex était interviewé à son arrivée à Paris. Il expliquait alors à SRI à quel point le prix Goncourt était bouleversant et important pour un écrivain romand.
Outre le Goncourt, il avait reçu de nombreuses autres distinctions, dont le prix Schiller, le prix Alpes-Jura, le Grand Prix du rayonnement français de l’Académie française, le Ruban de la Francophonie et, en 1999, le Grand Prix du langage français.
Auteur prolifique, son œuvre compte de nombreux romans, brillants, avec des thèmes qui reviennent inlassablement: Dieu et le sexe. Empreinte d’accents autobiographiques, son œuvre romanesque présente des personnages sensuels, rongés de culpabilité et fascinés par la mort.
Parmi ses parutions, citons notamment, Et l’Éternel sentit une odeur agréable, Le Vampire de Ropraz, Pardon mère, Le simple préserve l’énigme…
En février 1978, dans le cadre de l’émission En mon âme et conscience, Jacques Chessex parlait de cette fascination pour la mort au micro de Paul Daniel.
Jacques Chessex est mort des suites d’un malaise cardiaque en plein débat public dans une bibliothèque d’Yverdon-les-Bains (Vaud), pendant un débat consacré à son œuvre en marge d’une représentation théâtrale. Il était âgé de 75 ans.
Une dizaine d’années plus tôt, en mai 1998, l’auteur s’était longuement exprimé sur son métier d’écrivain au micro de Bernard Léchot, dans le cadre de l’émission Ils écrivent.
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