L’ambassade suisse fermée à Khartoum, son personnel a été évacué
(Keystone-ATS) L’ambassade de Suisse à Khartoum, au Soudan, pays africain en guerre, est fermée depuis dimanche. Les sept membres du personnel helvétique ainsi que cinq accompagnants ont pu être évacués en collaboration avec des pays tiers, a indiqué dimanche soir le DFAE.
«Pour des raisons de sécurité, nous fermons notre ambassade à Khartoum. Notre personnel et leurs familles ont été évacués & sont en sécurité. L’exercice a été rendu possible grâce à une collaboration avec nos partenaires, notamment la France», a aussi écrit sur Twitter le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis.
Les personnes sont saines et sauves, a précisé son département (DFAE) dans un courriel à Keystone-ATS. Deux sont en route pour l’Ethiopie, les autres ont pu être évacuées vers Djibouti grâce au soutien français.
Le DFAE ajoute encore que la Suisse elle-même n’organise pas de départ pour les ressortissants helvétiques au Soudan, mais coopère avec ses partenaires pour les «aider au mieux dans des circonstances difficiles». Les Suisses concernés peuvent appeler la helpline. Des informations évoluant en fonction de la situation sur place sont aussi publiées sur Internet.
Une centaine de Suisses sont enregistrés comme vivant au Soudan, avait indiqué vendredi devant les médias à Berne Serge Bavaud, chef du Centre de gestion des crises au DFAE. Mais tous ne souhaitent pas forcément quitter le pays. Seule une dizaine d’entre eux ont pour l’instant manifesté leur intérêt pour un départ organisé, avait précisé M. Bavaud.
France et Italie
Dimanche soir, les indications du DFAE se sont faites attendre. L’agence de presse française AFP avait rapporté plus tôt, en se référant à des sources gouvernementales, que la Suisse avait demandé l’aide de la France pour l’évacuation de ses ressortissants.
La France aurait évacué une centaine de personnes au total jusqu’à samedi en fin d’après-midi. Aucune information sur leur nationalité n’était disponible dans un premier temps.
Plus tôt aussi dimanche, le ministre italien des affaires étrangères Antonio Tajani a annoncé l’évacuation de quelque 200 civils, dont 140 citoyens italiens, plusieurs Suisses, quelques employés de la nonciature apostolique et une vingtaine de citoyens européens.
«Nous travaillons pour que, d’ici la fin de la nuit, tous les Italiens qui veulent partir soient en sécurité», a déclaré Antonio Tajani, selon l’agence italienne ansa. Dans le service en allemand d’AFP, M. Tajani était cité dimanche en début de soirée indiquant qu’outre les 140 ressortissants italiens, des dizaines de Suisses et collaborateurs diplomatiques du Vatican devaient être évacués.
Le point de ralliement de tous était l’ambassade italienne, pleinement opérationnelle, a précisé M. Tajani. Il se référait à la mission diplomatique basée dans une zone où au moins huit des 24 fronts de combat entre les deux factions étaient encore signalés samedi.
Garanties de sécurité
Pour cette raison également, à bord de deux C-130 de l’armée de l’air qui ont décollé à 13h55 de Djibouti pour Khartoum se trouvaient des hommes des forces spéciales de l’armée italienne et des carabiniers, coordonnés par le haut commandement opérationnel interforces: «La sécurité de l’aéroport est assurée par les fusiliers de l’armée de l’air», a expliqué le ministre de la Défense, Guido Crosetto.
L’aéroport de Khartoum est sous le contrôle des «loyalistes, donc du gouvernement», a précisé M. Tajani, en référence à l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, président de facto du pays, assurant qu’il avait obtenu les autorisations pour faire atterrir les avions italiens et qu'»il ne devrait pas y avoir de problèmes».
Le chef de la Farnesina a indiqué qu’il avait également reçu des garanties de sécurité pour les Italiens de la part des paramilitaires, assurance confirmée par la suite par leur chef, Mohamed Hamdan Dagalo. Cependant, il reste des heures de tension car, comme l’a averti M. Crosetto, «la situation préoccupante à Khartoum change constamment».