Le président intérimaire du Mali écarte le Premier ministre
Le président intérimaire du Mali Dioncounda Traoré a de fait écarté le Premier ministre Ckeick Modibo Diarra dans la gestion de la transition. Il a diminué ses attributions et créé des organes pour gérer la crise dans le nord du pays occupé par les islamistes.
Dioncounda Traoré a annoncé la mise en place d'un Haut conseil d'Etat (HCE) dirigé par le président intérimaire, la formation d'un gouvernement d'union nationale ainsi que d'une "commission aux négociations" avec les islamistes qui contrôlent depuis quatre mois le nord du pays. Il s'est exprimé dimanche lors d'un discours retransmis sur la télévision publique malienne.
Le HCE est destiné à "compléter l'architecture institutionnelle du pays". Il sera composé du président intérimaire assisté de deux vice-présidents.
Union nationale
Le gouvernement d'union nationale est une exigence des voisins ouest-africains. Ils avaient donné le 31 juillet comme délai pour le former.
Cet exécutif devra lancer, avec le soutien de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), une contre-offensive dans le nord du pays. Cette région est occupée par les islamistes liés à Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi).
Président confiant
Il a réaffirmé son "entière confiance aux services de sécurité et à l'armée malienne pour assurer la sécurité". Cela malgré l'agression dont il a été victime et le coup d'Etat militaire du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré qui a précipité la chute du Nord aux mains des islamistes.
M. Traoré a outre indiqué que "ni le président, ni le Premier ministre, ni les ministres ne pourront se présenter à la prochaine élection présidentielle" au terme de la transition. "Le Mali ne s'effrondrera pas", a-t-il plusieurs fois martelé.
Retour de France
Le président intérimaire Dioncounda Traoré est rentré vendredi à Bamako après deux mois à Paris suite à une agression le 21 mai dans la capitale malienne par une foule hostile.