
UE: la Pologne aux commandes en posant ses conditions sur l’euro
(Keystone-ATS) La Pologne a pris vendredi les rênes de l’Union européenne (UE) pour six mois en conditionnant son entrée dans l’euro à un règlement durable de la crise de la dette. Varsovie exige de pouvoir participer aux conclaves des pays de l’Union monétaire.
« Nous avons à assumer cette présidence dans une période difficile. La crise financière de la zone euro perdure, avec sa meilleure illustration en Grèce », a écrit le Premier ministre polonais, Donald Tusk, dans un article publié ce vendredi par le quotidien « Gazeta Wyborcza ».
Ambition polonaise
Bien qu’encore non membre de la zone euro, la Pologne a l’ambition d’être active et ne pas se laisser marginaliser dans les discussions en cours sur l’avenir de la monnaie commune. Les événements survenus dans la zone euro n’ont pas découragé la Pologne d’adopter la monnaie commune, a assuré Donald Tusk.
Mais il a conditionné l’adhésion de son pays à un durcissement réel de la discipline budgétaire commune, afin de tirer les leçons de la crise de l’endettement excessif en Grèce et ailleurs, qui constitue « un des moments les plus difficiles » de l’histoire de l’UE.
Pacte de stabilité violé
« Nous adhérerons (à l’euro) lorsque nous respecterons les critères » exigés « et quand nous aurons un système qui fasse appliquer de manière permanente ces critères » dans la zone euro, a-t-il martelé. Or, « aujourd’hui, il y a moins d’Etats membres qui ont respecté le Pacte de stabilité que d’Etats qui l’ont violé », a-t-il déploré.
En tant que présidente des Vingt-Sept, la Pologne aura la responsabilité d’animer les réunions des ministres des Finances de l’ensemble des pays de l’UE. En théorie, Varsovie n’a pas le droit d’assister à celles des 17 pays de la zone euro. Des explications ont finalement permis à la Pologne de participer à l’Eurogroupe.
Vingt ans jour pour jour après la dissolution du pacte de Varsovie, la Pologne devient le quatrième pays ex-communiste à assurer la présidence de l’UE.