
Un monument en mémoire des victimes de la Shoah à Strasbourg

(Keystone-ATS) Un monument et un jardin en mémoire des victimes de la Shoah vont être construits à Strasbourg à l’endroit où une synagogue a été incendiée par les nazis en 1940, a annoncé jeudi la maire de la ville Jeanne Barseghian. Le projet doit être réalisé d’ici début 2025.
« Evacuée en 1939, Strasbourg, et l’Alsace, portent le deuil de celles et ceux qui sont morts ici ou lors de leur fuite en Dordogne, dans les maquis ou ailleurs », a déclaré Mme Barseghian (EELV) en présentant le projet sur le site de l’ancienne synagogue, quai Kléber.
« Ils et elles sont au moins au nombre de 3572, sûrement davantage, et nous continuons de compléter cette liste, et nous souhaitons que tous ces noms soient inscrits dans notre espace public », a-t-elle poursuivi.
Ce site « s’inscrit résolument dans notre plan de lutte contre l’antisémitisme à l’heure où les actes antisémites ont été multipliés par quatre dans notre pays », a souligné la maire, citant les chiffres dévoilés jeudi par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Un jardin mémoriel, planté de fleurs dans les tons orange et rouge pour représenter le feu ainsi que vert et bleu pour symboliser la vie, va être aménagé. Le périmètre de l’ancienne synagogue sera tracé et une maquette de l’édifice sera exposée. Le projet est devisé à 500’000 euros.
Le camp du Struthof
Sera aussi installée une stèle à la mémoire des victimes du Struthof, l’unique camp de concentration nazi en France, alors installé en Alsace annexée.
« Strasbourg capitale européenne, diplomatique, ville symbole de la souffrance mais aussi de la réconciliation se devait d’avoir un monument de la Shoah », a déclaré Thierry Roos, vice-président honoraire du Consistoire, à l’origine de ce projet.
« Mon père venait prier dans cette synagogue, il me parlait de l’odeur du bois », a-t-il raconté, expliquant que l’édifice était alors situé au « coeur du quartier juif de Strasbourg », aujourd’hui déplacé dans le quartier Contades, autour de la grande synagogue de la Paix, construite en 1954.
Il espère que le lieu permettra d' »éduquer les jeunes » alors que « 18% des jeunes ne savent pas ce qu’est la Shoah ».