Des perspectives suisses en 10 langues

Une centaine d’emplois perdus après une liquidation à Strasbourg

Le tribunal de commerce de Paris a refusé mardi la demande d'un délai de mise en redressement judiciaire du fabricant de cloisons de bureaux Clestra Métal, récemment rebaptisé Unterland Métal (image symbolique). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La liquidation du fabricant de cloisons de bureaux Clestra Métal, récemment rebaptisé Unterland Métal, a été prononcée mardi. Cette décision entraîne la suppression à venir des 125 emplois du site d’Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg, a-t-on appris de source syndicale.

Le tribunal de commerce de Paris, dont l’entreprise relève, “refuse notre demande d’un délai de mise en redressement judiciaire pour trouver un éventuel repreneur. Il vient de prononcer la liquidation judiciaire d’Unterland Métal”, a annoncé la section CGT de l’entreprise dans un communiqué.

“Ce sont 125 salariés qui perdent leur emploi”, a ajouté le syndicat, majoritaire. La direction a confirmé la liquidation, précisant que “les licenciements seraient notifiés d’ici au 24 octobre”.

Grève de trois mois

Elle avait annoncé, mercredi dernier, le dépôt de bilan de l’entreprise et la sollicitation de son placement en liquidation judiciaire, “face à une situation exceptionnelle qui rendait le redressement totalement impossible”.

Le site d’Illkirch était le théâtre depuis trois mois d’une grève engagée par la CGT à la suite du licenciement pour faute grave d’un salarié. La direction a considéré ce conflit comme le “facteur décisif” du dépôt de bilan, car “il paralyse l’activité et a anéanti le carnet de commandes”, avait affirmé mercredi dernier à l’AFP Rémi Taieb, président d’Unterland Métal.

Ce contexte vient s’ajouter à “d’importantes difficultés financières et d’exploitation depuis plus de dix ans”, selon la direction.

Unterland Métal (ex-Clestra Métal) est la filiale de production du groupe Clestra New (250 salariés), qui n’est pas concerné par ailleurs par la décision de la justice commerciale.

Direction et syndicats à couteaux tirés

Clestra avait été repris en octobre 2022, après une période de redressement judiciaire, par le groupe français Jestia de mobilier pour les collectivités, dirigé par la famille Jacot. “Tout a été planifié à l’avance par les frères Jacot, qui ont tout dilapidé”, a dénoncé la CGT.

La direction a de son côté pointé du doigt, dans un communiqué mardi, “l’opposition constante du CSE (Comité social et économique) d’Unterland Métal au déploiement du plan de redressement et de développement, ambitieux et nécessaire”, qu’elle avait présenté lors de la reprise.

Clestra New sera en mesure de poursuivre son activité, car “nous nous sommes déjà réorganisés, par le recours à d’autres fournisseurs, dont les usines de production de Jestia”, avait expliqué la semaine dernière M. Taieb à l’AFP.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision