Une offre inacceptable pour l’Irlande le sera pour l’UE, selon Tusk

(Keystone-ATS) Le président du Conseil européen Donald Tusk a prévenu vendredi à Dublin que si la proposition britannique pour régler la question de la frontière irlandaise après le Brexit était « inacceptable pour l’Irlande, elle le sera aussi pour l’UE ».
« Je réalise que cela peut être difficile à comprendre pour certains politiciens britanniques. Mais cela découle du fait que l’Irlande est membre de l’UE alors que le Royaume-Uni part », a déclaré le responsable européen lors d’une déclaration devant la presse, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
« C’est pourquoi la clé de l’avenir du Royaume-Uni réside – à certains égards – à Dublin, du moins tant que les négociations sur le Brexit se poursuivent », a estimé M. Tusk. Et d’assurer que l’UE « soutient complètement » la demande de l’Irlande de ne pas voir rétablie une frontière physique avec l’Irlande du Nord.
« Les revendications irlandaises sont les revendications de l’UE », a insisté Donald Tusk, citant même un proverbe irlandais: « Ni neart go cur le cheile » (« l’union fait la force »). Tout en se disant « optimiste », M. Varadakar s’est de son côté dit prêt « à rester ferme avec ses partenaires si l’offre britannique n’est pas satisfaisante ».
Maintenir la paix
L’Union européenne a donné à Londres jusqu’au lundi 4 décembre pour prendre des engagements « suffisants » sur la frontière irlandaise, un des trois dossiers qu’elle souhaite régler en priorité avant d’entamer la deuxième phase des négociations. Une avancée qui pourrait intervenir lors du prochain sommet européen des 14 et 15 décembre.
« Nous n’y sommes pas encore », a cependant constaté vendredi matin le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney. « Nous voulons être positifs, mais nous insistons aussi sur le fait qu’il ne peut y avoir de frontière ».
Le retour d’une frontière entre les deux Irlande après le Brexit risquerait de provoquer un choc pour ces deux économies particulièrement imbriquées qui échangent aujourd’hui sans entraves. Elle pourrait aussi fragiliser l’accord de paix de 1998 en Irlande du Nord, dit « Accord du Vendredi Saint ». « Nous ne pouvons pas laisser le Brexit détruire cette réalisation », a souligné M. Tusk à ce propos.