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Didier Cuche à la conquête du Lauberhorn

Keystone

La descente du Lauberhorn se dresse sur la route qui mènera les skieurs suisses aux Mondiaux de Val d'Isère début février. Dans les Alpes bernoises, Didier Cuche tentera de remporter samedi une course mythique qui manque encore à son palmarès.

Les deux dernières éditions de la descente du Lauberhorn se sont résumées à un duel entre Didier Cuche et Bode Miller. A chaque fois, c’est le skieur américain qui en est sorti vainqueur. Détail piquant: tant en 2007 qu’en 2008, Bode Miller s’est imposé avec un écart identique de 65 centièmes.

Samedi (départ à 12h30), le skieur neuchâtelois tentera donc de prendre sa revanche et de s’adjuger pour la première fois une descente, qui avec la Streif de Kitzbühel en Autriche – il l’a remporté l’année dernière – est considérée comme la plus prestigieuse épreuve du cirque blanc.

Didier Cuche devant

Dès les entraînements, Didier Cuche a affiché ses ambitions. Vainqueur du premier test mercredi, il a tout de suite retrouvé ses marques sur la plus longue descente du monde (4445 mètres). «C’est plus facile de revenir sur une piste où l’on a eu de bonnes sensations et obtenu de bons résultats par le passé. C’est rassurant de gagner le premier entraînement», a-t-il déclaré dans la presse.

Le Lauberhorn, avec ses passages légendaires comme la «Tête de Chien», le «Brüggli-S» ou encore le terrible «carrousel» précédant la ligne d’arrivée, quelque peu modifié cette année pour garantir une meilleure sécurité aux coureurs, est une course atypique destinée aux coureurs d’expérience.

«Ce n’est pas un hasard si Bode Miller et moi étions devant les deux dernières années», affirme ainsi Didier Cuche, 34 ans et 15 saisons de Coupe du monde au compteur.

Une période cruciale

Si Didier Cuche occupe à mi-saison une honorable 5e place au classement général de la Coupe du monde, à 154 points du leader autrichien Benjamin Raich, il a connu quelques difficultés dans sa discipline de prédilection depuis le mois d’octobre, avec comme meilleur résultat une 5e place lors de la descente de Bormio.

Les trois prochaines semaines seront décisives pour le double tenant du globe de cristal de la discipline. Avec les descentes du Lauberhorn puis de Kitzbühel, qu’il affectionne tout particulièrement, une autre descente à Garmisch, en Allemagne, et les Championnats du monde de Val d’Isère, le programme est copieux.

Autre skieur d’expérience, Didier Défago a également un bon coup à jouer samedi. Deuxième du premier entraînement derrière son compatriote, le skieur valaisan âgé de 32 ans et éternel outsider de l’équipe de Suisse, a connu un début de saison faste avec un podium (2e du super-G de Val Gardena) et 6 places dans le top-10.

Oublier la déception d’Adelboden

Décevants devant leur public le week-end dernier à Adelboden, première des deux étapes bernoises de la Coupe du monde, les skieurs locaux auront à cœur de se racheter au pied de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, les trois imposantes montagnes bernoises qui offrent en arrière-plan un décor majestueux aux courses du Lauberhorn.

Le combiné de vendredi (une manche de descente et une manche de slalom) offrira une belle occasion aux Suisses de débuter au mieux leur week-end à Wengen. Champion du monde de la discipline en 2007, Daniel Albrecht fait partie des outsiders, au même titre que Didier Défago ou Silvan Zurbriggen.

Toutefois, le skieur valaisan, qui a brillé en géant (victoires à Sölden et Alta Badia), a connu énormément de difficultés en slalom (une 20e place et 3 éliminations) depuis le début de l’hiver. Pour s’imposer à Wengen, il devra, tout comme les autres techniciens, éviter la moindre erreur sur une piste de slalom très raide qui ne pardonne rien.

Le slalom, gros point noir

Révélation de l’hiver, Carlo Janka peut également prétendre aux honneurs en descente et pourquoi pas en combiné. Le skieur grison fait en effet partie de cette nouvelle génération d’athlètes polyvalents, capables de s’imposer dans pratiquement toutes les disciplines. Il l’a déjà prouvé en se classant 2e de la descente de Lake Louise et en remportant le géant de Val d’Isère.

Troisième épreuve au menu, le slalom de dimanche ne devrait – sauf surprise – pas apporter de grandes satisfactions dans le camp helvétique. La discipline fait en effet office de point noir pour le ski suisse cette saison. Lors des deux dernières épreuves, à Zagreb et Adelboden, aucun technicien suisse n’a réussi à se qualifier pour la 2e manche.

Rongés par le doute, Silvan Zurbriggen, Marc Berthod et Marc Gini se contenteront d’une place d’honneur afin de retrouver une certaine confiance avant les Mondiaux. Car sur le papier, la Suisse possède les moyens de ramener une médaille dans chaque discipline à Val d’Isère. A Wengen, le compte à rebours est désormais lancé.

swissinfo, Samuel Jaberg

Programme: Les 79es courses du Lauberhorn se déroulent du 16 au 18 janvier 2009 dans la station bernoise de Wengen. Au menu, un super-combiné (descente+slalom) vendredi, une descente samedi et un slalom dimanche.

Descente mythique: avec la Streif de Kitzbühel, la descente du Lauberhorn est l’autre classique du cirque blanc. Elle est l’équivalent de Wimbledon en tennis, Monte Carlo en Formule 1 ou Paris-Roubaix en cyclisme.

Tourisme: Cette course, disputée avec à l’arrière plan les sommets majestueux de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, est également un moteur important pour le tourisme dans l’Oberland bernois. Elle permet de présenter au public international cette région de sports d’hiver et de vacances.

Audience: en 2008, la descente du Lauberhorn a été l’événement sportif le plus regardé de l’année en Suisse après l’Eurofoot. Plus d’un million de téléspectateurs sont chaque année installés derrière leur écran de télévision.

Bruno Kernen: le skieur bernois est le dernier Suisse à avoir remporté la descente du Lauberhorn. C’était en 2003.

Né en 1974, Didier Cuche vit aux Bugnenets, dans le Jura neuchâtelois.

Son palmarès est riche de 8 victoires en Coupe du monde (Descente: Kitzbühel en 1998, Garmisch en 2004, Kvitfjell en 2007, Kitzbühel en 2008. Super-G: Altenmarkt en 2002, Beaver Creek en 2002, Val Gardena en 2007. Géant: Adelboden en 2002).

En 15 saisons de Coupe du monde, il est monté 44 fois sur le podium. Il a remporté le globe de cristal récompensant le meilleur descendeur de la saison ces deux dernières années.

Didier Cuche compte également une médaille d’argent aux Jeux olympiques (super-G de Nagano en 1998) ainsi qu’une médaille de bronze en géant décrochée lors des Mondiaux d’Are en 2007 à son palmarès.

En 2007 et 2008, le skieur neuchâtelois a terminé deuxième de la descente du Lauberhorn, à chaque fois derrière l’Américain Bode Miller.

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