Journée des droits de l’homme: aussi pour prévenir la torture
Chaque année, l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme sonne comme un rappel des engagements pris. Exemple: la torture. Depuis plus de 20 ans, des Suisses se battent pour faire admettre des mesures de prévention.
Chaque année, l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme sonne comme un rappel des engagements pris. Exemple: la torture. Depuis plus de 20 ans, des Suisses se battent pour faire admettre des mesures de prévention.
Agissons avant que les bourreaux ne mettent la main sur les victimes! Voilà la conviction qui animait le banquier Jean-Jacques Gautier lequel, en Suisse, restera à jamais l’une des figures les plus engagées de la lutte contre la torture. Il surprend ses amis lorsqu’il part prématurément à la retraite pour se vouer entièrement à cette cause. Il ne supporte pas l’idée que par toutes sortes de violences on oblige qui que ce soit à contredire sa conscience. Il crée le Comité suisse contre la torture, rebaptisé plus tard Association pour la prévention de la torture. Il se bat contre vents et marées, mais il meurt juste avant que le Conseil de l’Europe n’adopte la Convention dont il était l’un des pères.
La Suisse officielle, d’abord, négligea la proposition Gautier, mais la reprit bientôt à son compte. Depuis plusieurs années, elle soutient même avec ténacité un projet de protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture, qui prévoit tout un mécanisme de prévention par le biais de visites d’experts internationaux. La Suisse n’étant pas membre de l’ONU, elle a trouvé dans le Costa Rica un partenaire idéal pour défendre le projet devant les instances onusiennes.
Le bilan pour l’instant reste cependant modeste. De nombreux pays se sont ralliés au principe, mais d’autres continuent fermement de s’y opposer par crainte d’abandonner une part de leur souveraineté ou de voir certaines informations confidentielles détournées à des fins politiques. Les ONG de défense des droits de l’homme n’en poursuivent que plus activement leurs efforts. L’an dernier à Genève, sept d’entre elles se sont donné le mot pour mieux coordonner leurs campagnes de sensibilisation contre la torture.
Bernard Weissbrodt
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