La Suissesse Carla Del Ponte succède à la Canadienne Louise Arbour à la tête du TPI
L'ancien procureur de la Confédération suisse est désormais procureur général des Tribunaux pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie. La tâche qui attend Carla Del Ponte est à la mesure des ambitions affichées par cette Cour internationale.
L’ancien procureur de la Confédération suisse est désormais procureur général des Tribunaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie. La tâche qui attend Carla Del Ponte est à la mesure des ambitions affichées par cette Cour internationale.
L’héritage de Louise Arbour est lourd et prestigieux, et les défis qui attendent Carla Del Ponte sont légions. Les 350 membres de son bureau travaillent en une dizaine d’équipes sur les crimes les plus sérieux commis en ex-Yougoslavie, du massacre de Srebrenica en passant par les exactions serbes au Kosovo. Débordés, certains des collaborateurs de Mme Del Ponte réclament déjà une nouvelle répartition des dossiers, ou de plus amples moyens pour leurs enquêtes.
Le procureur devra également s’occuper des relations avec les Etats. D’une part, elle insistera auprès des gouvernements ayant des militaires sur le terrain pour qu’ils arrêtent les accusés les plus célèbres, Karadzic, Mladic, et le président Milosevic. D’autre part, Carla Del Ponte devra peser sur les Etats de l’ex-Yougoslavie pour qu’ils collaborent enfin pleinement avec le TPI.
A ce jour, la Bosnie ne traîne pas trop les pieds, la Croatie applique sous la contrainte un «service minimum «, tandis que la Serbie et la République Fédérale de Yougoslavie adoptent une attitude résolument hostile.
Le bureau du Procureur est représenté dans un groupe de travail qui réfléchit à des adaptations du fonctionnement de la jeune juridiction. Certains au siège de La Haye estiment en effet qu’elle risque l’engorgement, du fait notamment de procès trop longs. Le Procureur n’en est pas directement responsable. Mais les procès sont l’aboutissement de la stratégie adoptée par son bureau.
Enfin, Mme Del Ponte devra être l’une des voix, crédibles et déterminées, de la justice internationale. Encore un chantier pour la Suissesse.
Alain Franco
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