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Les réseaux de prostitution thaïlandais visent la Suisse

De jeunes prostituées thaïlandaises dans l'attente de clients potentiels. Keystone

Berne s'apprête à faciliter le séjour des ressortissants thaïlandais. Dès le 1er août, un visa de l'espace Schengen leur suffira pour passer la frontière. Une nouvelle donne dont les réseaux de prostitution thaïlandais comptent bien profiter.

A Pattaya, l’une des stations balnéaires thaïlandaises les plus réputées pour le tourisme du sexe, la nouvelle a déjà fait le tour des cabarets. A compter du 1er août prochain, les Thaïlandais munis d’un visa Schengen (les pays de l’Union européenne, sauf la Grande-Bretagne et l’Irlande) n’auront plus besoin d’un permis spécial pour entrer et séjourner, durant trois mois, en Suisse.

Habituées à se rendre en Suisse une fois par an, sous couvert de visas «artistiques», nombre de prostituées thaïlandaises affichent désormais ouvertement leur intention de profiter très vite de cette facilité.

Le gérant suisse d’un bar local, soucieux de garder l’anonymat, a d’ailleurs confié à swissinfo que plusieurs recruteurs venus de Bangkok étaient déjà passés à Pattaya pour proposer à une trentaine de filles de passer l’automne en Suisse, pour la plupart dans les salons de massage installés à Zurich, Bâle, Lausanne ou Genève.

L’obtention réputée «aisée» de visas touristiques pour les pays scandinaves risque, en effet, de faciliter l’ouverture des portes de la Confédération helvétique à quiconque aura fait escale au préalable, notamment en Suède ou au Danemark.

Une situation bien connue des Suisses. Et, bien entendu, de l’ambassade helvétique dans la capitale siamoise, qui préfère pour sa part insister sur la satisfaction des hommes d’affaires locaux et des vrais touristes que ces formalités exaspéraient.

Cette facilité accordée aux citoyens thaïlandais n’est d’ailleurs pas exclusive, fait-on remarquer à l’ambassade de Suisse à Bangkok. Au 1er août, les mêmes avantages seront en effet accordés aux ressortissants de Bahrein, du Qatar, d’Oman, d’Arabie Saoudite ou des Emirats Arabes Unis.

Mais le cas de l’ancien royaume du Siam n’en demeure pas moins particulier. Notamment à cause des réseaux thaïlandais de prostitution qui sont particulièrement bien implantés en Suisse.

Ainsi, à Pattaya, plusieurs «rabatteurs» auraient déjà fait le déplacement pour recruter des Thaïlandaises divorcées de ressortissants de l’espace Shengen et toujours titulaires d’une carte de séjour, afin de leur proposer un «voyage en Suisse sans visa» dès l’automne.

Richard Werli, Bangkok

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