Peter Regli échappe au procès du Dr. Mengele sud-africain
L'ancien chef des services de renseignement militaire suisse peut respirer. La justice sud-africaine estime que le témoignage de Peter Regli n'apporte rien de nouveau au procès du colonel Wouter Basson, responsable du programme secret d'armes chimiques et biologiques du régime d'apartheid.
Lundi, alors que l’interrogatoire des 200 témoins venait de s’achever dans ce procès fleuve qui dure depuis deux ans, le ministère public (qui joue le rôle de l’accusation) a demandé la convocation de trois témoins de dernière minute: l’ancien chef des renseignements militaires suisses Peter Regli, l’homme d’affaires suisse Dieter Dreier et un prétendu agent libyen, Yusef Murgham.
Peter Regli aurait, en effet, rencontré Wouter Basson à la fin des années 80 et les deux hommes auraient collaboré dans diverses opérations.
500 kg kilos de Mandrax
En Suisse, l’affaire Regli a été réactivée au mois de juillet par les déclarations de Wouter Basson. Celui qu’on a baptisé le Dr Mengele de l’apartheid a affirmé que le renseignement militaire, dirigé alors par le divisionnaire Peter Regli, l’avait aidé à acheter à l’ex-URSS 500 kg kilos de Mandrax, un sédatif de synthèse que l’armée sud-africaine voulait acquérir pour son arsenal chimique.
Le Parlement suisse a ouvert une enquête à ce sujet. Et le Département fédéral de la défense (DDPS) prépare un rapport sur les relations secrètes entre la Suisse et ce pays ainsi que sur une éventuelle destruction de documents.
Le secrétaire général du DDPS, Juan Gut, a été chargé d’établir un rapport détaillé d’ici au 31 octobre. Juan Gut aura accès à tous les dossiers pour établir son rapport et les collaborateurs du DDPS seront délivrés du secret de fonction pour lui répondre.
Peter Regli a fait savoir qu’il était disposé à venir témoigner à Pretoria, tout comme Dieter Dreier, décrit comme un intermédiaire dans le commerce d’armes chimiques.
Mais le juge Willie Hartzenberg a estimé qu’il était fort improbable que les trois témoins acceptent de reconnaître leur participation à des transactions illégales ou à des détournements de fonds et que leurs témoignages risquaient dès lors de ne rien apporter de nouveau.
Valérie Hirsch, Johannesburg
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