
Washington va sanctionner les groupes pétroliers russes

Le ministère américain des Finances a annoncé mercredi des sanctions visant les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil, conséquence à "l'absence de volonté sérieuse de la Russie de s'engager dans un processus de paix afin de mettre fin à la guerre en Ukraine".
(Keystone-ATS) «Face au refus du président Poutine d’arrêter cette guerre insensée, le département du Trésor impose des sanctions aux deux plus importantes compagnies pétrolières qui financent la machine de guerre du Kremlin», a expliqué Scott Bessent.
Le secrétaire au Trésor a par ailleurs assuré que son ministère était «prêt à aller plus loin si cela s’avérait nécessaire», invitant les alliés des Etats-Unis «à se joindre à (ces) sanctions».
Scott Bessent avait annoncé un peu plus tôt dans la journée, depuis la Maison Blanche, un «renforcement majeur des sanctions à l’encontre de la Russie».
Des sanctions dues au fait que M. Poutine n’a été «ni franc, ni honnête à la table des négociations», a justifié ensuite sur Fox Business le ministre des Finances, ajoutant que le président américain était déçu de l’état actuel des pourparlers» sur la guerre en Ukraine.
Ces nouvelles sanctions ont tiré les cours du pétrole vers le haut lors des échanges après la clôture, les valeurs de référence WTI et Brent, stables après la clôture, gagnant environ 1,30% vers 21h00 GMT (23h00 en Suisse).
Vladimir Poutine et Donald Trump avaient convenu lors d’un appel téléphonique de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie, mais le président américain a assuré mardi ne pas vouloir de discussions «pour rien» ou de «perte de temps», laissant entendre que les conditions n’étaient plus réunies pour une rencontre.
L’Europe durcit également ses sanctions –
Moscou a cependant affirmé mercredi que les préparatifs pour la rencontre «se poursuivaient», reconnaissant cependant un «processus difficile».
L’annonce de Scott Bessent devrait satisfaire les pays européens, qui ont exprimé à plusieurs reprises ces dernières semaines leurs craintes de voir Washington ne pas maintenir la pression sur la Russie.
Les Etats membres de l’Union européenne se sont entendus dans la journée en faveur d’un 19e «paquet» de sanctions contre Moscou, dont la mesure phare pourrait être l’interdiction, d’ici fin 2027, des importations de gaz naturel russe dans les pays du bloc.
Il devrait être adopté jeudi, juste avant un sommet réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement européens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Cette mesure, proposée par la Commission européenne au printemps, était au menu d’un Conseil des ministres européens de l’Energie à Luxembourg, où elle a recueilli un large consensus.
La Slovaquie et la Hongrie, pays enclavés et très dépendants des hydrocarbures russes, étaient opposés à cette interdiction mais ont été mis en minorité.
Donald Trump avait réclamé l’arrêt des achats d’énergies fossiles russes par les pays européens, dénonçant leur côté absurde, car ils reviennent à contribuer à financer la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine.
«L’Europe doit passer à la vitesse supérieure. Elle ne peut pas continuer à agir comme elle le fait actuellement. Elle achète du pétrole et du gaz à la Russie alors qu’elle est en conflit avec ce pays. C’est embarrassant pour elle», avait lancé M. Trump en septembre.