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Zelensky appelle l’UE à avancer sur l’utilisation des avoirs gelés

Keystone-SDA

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté jeudi à Bruxelles les dirigeants européens à utiliser les avoirs gelés russes pour soutenir son effort de guerre. Une déclaration faite au lendemain de l'annonce de sanctions américaines contre Moscou.

(Keystone-ATS) «J’espère qu’ils prendront une décision politique, une décision positive d’une manière ou d’une autre pour aider l’Ukraine», a-t-il déclaré devant la presse, en marge d’un sommet des 27 où la question de l’utilisation de ces avoirs de la banque centrale russe sont au coeur des discussions.

Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros. Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées, au grand dam du président ukrainien.

«Quiconque retarde la décision sur l’utilisation complète des avoirs russes gelés ne limite pas seulement notre défense, mais ralentit également les progrès de l’UE elle-même. Le moment d’agir sur les avoirs russes, c’est maintenant. Et je vous exhorte à apporter votre plein soutien», a-t-il ainsi souligné sur X.

Mutualisation des risques

Les 27 doivent poursuivre leur discussions plus tard dans la journée de jeudi, pour tenter de vaincre les résistances de la Belgique. Si cela devait être le cas, il faudra encore attendre une proposition légale formelle de la Commission européenne d’ici le prochain sommet européen de décembre, où la Belgique aura encore son mot à dire.

Plus tôt dans la journée, les dirigeants européens, et M. Zelesnky, avaient salué la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.

«C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression (russe) ne restera pas sans réponse», a affirmé le président ukrainien, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.

Le président russe Vladimir Poutine a répondu jeudi que ces sanctions contre le secteur pétrolier russe étaient «sérieuses» mais qu’elles n’auraient pas d'»impact significatif» sur l’économie du pays. Il a plaidé en faveur de la poursuite du «dialogue».

La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées «d’énormes» contre le secteur pétrolier russe.

«Nulle part»

Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient «nulle part», au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.

Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.

Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.

La Russie a dénoncé des sanctions américaines «contre-productives» dont «le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale», tout en se disant «immunisée». La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.

Flotte fantôme

Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.

Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.

Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de «changer les calculs» de Vladimir Poutine et de «l’amener à la table des négociations» en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche. «J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons», a-t-il dit.

Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes.

Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a rappelé jeudi à Bruxelles M. Zelensky.

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