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Alerte aux drones à Munich: armée en renfort et trafic stabilisé

Keystone-SDA

Le trafic aérien s'est stabilisé samedi à l'aéroport de Munich, après avoir été interrompu vendredi soir pour la deuxième nuit consécutive à la suite d'une nouvelle alerte aux drones. L'armée allemande apporte désormais son aide pour mieux détecter des engins.

(Keystone-ATS) Ce type d’incidents se multiplie en Europe, les membres de l’UE soupçonnant la Russie d’être à l’origine de ces survols de sites sensibles.

«Le trafic aérien a été repris progressivement et s’est stabilisé dans l’après-midi», a indiqué samedi l’aéroport de Munich sur son site internet.

Sur plus de 1000 décollages et atterrissages prévus samedi, les compagnies ont annulé «environ 170 vols pour des raisons opérationnelles», a précisé l’aéroport.

Sur place, des dizaines de personnes sont allongées, dormant ou attendant sur des lits de camp dans les couloirs après l’annulation de leurs vols, parmi elles des familles avec enfants, a constaté dans l’après-midi une journaliste de l’AFP.

Dans l’ensemble, les gens attendent calmement.

L’aéroport bavarois avait suspendu ses opérations vendredi à 21h30 après des observations de drones, confirmées par la police.

Deux engins ont été encore aperçus près des pistes vers 23h00 avant de disparaître sans être identifiés, et un nouveau signalement a été enregistré vers 03h00, non confirmé pour l’instant.

Pour cette raison, le trafic qui a repris samedi à 07h00 du matin a été retardé.

Cadre législatif européen à changer

Après les observations de drones, l’armée allemande apporte depuis vendredi son aide à l’aéroport de Munich avec ses «capacités de détection» des engins, à la demande du ministère bavarois de l’Intérieur, selon un communiqué du Commandement opérationnel de la Bundeswehr transmis à l’AFP.

En principe, la prévention des risques «en dehors de nos installations» relève des autorités de sécurité des régions (Länder), a ajouté cette source, faisant que l’assistance de l’armée reste «subsidiaire».

Le ministre allemand de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, veut adapter le cadre législatif pour autoriser l’aide de l’armée à la police de manière régulière, a-t-il déclaré samedi à l’issue d’un sommet sur la migration avec plusieurs collègues européens.

L’aéroport de Munich est le plus important de l’UE à avoir été contraint de suspendre ses opérations, après des incidents similaires à Copenhague et Oslo notamment.

Sa première fermeture dans la nuit de jeudi à vendredi avait entraîné l’annulation de plus de 30 vols, avec près de 3000 passagers bloqués et pris en charge sur place.

«Abattre les drones»

Plusieurs appareils avaient été formellement identifiés jeudi soir également à Erding, où l’armée dispose d’un aérodrome près de Munich, puis au-dessus de l’aéroport civil de la capitale bavaroise.

La police avait déployé des hélicoptères sans toutefois être en mesure de quantifier précisément ces appareils ni de donner leur type ou de les intercepter.

M. Dobrindt a dénoncé vendredi auprès du journal Bild une «menace», estimant qu'»à partir de maintenant, il faut abattre les drones au lieu d’attendre».

Le gouvernement du chancelier Friedrich Merz doit à cette fin débuter mercredi la révision des lois sur la sécurité aérienne.

Jusqu’à présent seule la police a le droit d’abattre des drones.

M. Dobrindt a aussi annoncé un nouveau centre de défense anti-drones capable de suivre technologiquement cette course aux drones, évoquant à cet égard une «coopération prévue avec Israël, l’Ukraine et l’UE».

Moscou pointée

D’autres aéroports européens, au Danemark, en Norvège et en Pologne, ont récemment suspendu des vols en raison de la présence de drones non identifiés.

Plusieurs pays dont la Roumanie, qui a également subi une intrusion, ainsi que l’Estonie, pays frontalier de la Russie où l’Otan a intercepté le mois dernier trois avions de combat russes, ont pointé du doigt Moscou, qui a rejeté les accusations.

Début septembre, la Pologne avait dénoncé l’intrusion de 19 drones dans son espace aérien, incriminant elle aussi la Russie.

Au Danemark, l’aéroport de la capitale Copenhague a dû être fermé le 22 septembre, et d’autres aéroports ainsi qu’une base militaire dans le pays ont été survolés par des drones le 25.

L’origine des appareils reste inconnue, mais les autorités danoises incriminent également Moscou.

Ces récents incidents ont mis en évidence les lacunes de l’arsenal de l’Otan face à cette nouvelle menace.

Jeudi, les 27 Etats membres de l’UE se sont réunis dans la capitale danoise à ce sujet et ont évoqué la mise en place d’un «mur» antidrones.

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