
Bénéfice net en hausse pour la Banque cantonale neuchâteloise (BCN)

(Keystone-ATS) La Banque cantonale neuchâteloise (BCN) a vu son bénéfice net augmenter l’an dernier. La direction met en exergue l’effet positif de la normalisation des taux d’intérêt et l’augmentation des charges allouées au personnel et aux investissements.
L’établissement bancaire a inscrit un résultat opérationnel en progression de 43,6% à 91,3 millions de francs, a-t-il indiqué mercredi à Peseux. Les recettes d’exploitation ont avancé de 20,8% à 169,1 millions, pour un bénéfice net de 47,5 millions, contre 42,6 millions un an plus tôt.
« L’élément positif phare de l’exercice 2023 a été, pour les banques de détail en général, la normalisation des taux d’intérêt en Suisse », a expliqué le directeur général Pierre-Alain Leuenberger dans un entretien accordé à l’agence financière awp.
Les opérations d’intérêt, principal moteur de la banque, sont affichées en hausse de 39,7% à 137,1 millions. Les opérations de commissions et prestations de services ont suivi la même tendance, avec 1,1% de plus à 30,6 millions. Les revenus provenant du négoce ont avancé de 25,7% à 11,8 millions.
« Nous avons enregistré des résultats extraordinaires avec une forte progression du résultat brut des opérations d’intérêts, une bonne année dans les autres métiers et une stabilité des commissions. Par rapport à l’exercice record de 2022, nous sommes stables et à un haut niveau », a souligné le directeur général.
Pour les opérations de négoce, « nous avons eu une certaine volatilité tout au long de l’année avec ces différentiels de taux entre les différentes monnaies. Cela a généré des volumes intéressants et une hausse des revenus 25% », étoffe Pierre-Alain Leuenberger.
Hausse des investissements
Les charges d’exploitation se sont alourdies de 8,7% à 76,3 millions de francs, consacrées notamment à « la digitalisation de toutes les activités en cours et à la modernisation de nos infrastructures physiques », précise Pierre-Alain Leuenberger.
Les charges de personnel ont augmenté de 7,6% à 3,1 millions. « Nous pouvons l’imputer à la compensation du renchérissement avec une augmentation de 2,5% », détaille le directeur général. « En 2022, nous avions réduit nos charges, car nous étions sous-dotés avec de la peine à pourvoir les postes ouverts. »
La banque a renforcé ses effectifs avec 12 postes équivalents plein-temps supplémentaires, pour compter à fin décembre 311 collaborateurs. La masse salariale a crû de 4%.
La somme du bilan a grimpé de 5,1% à 11,9 milliards de francs. Pour les actifs, les prêts hypothécaires ont avancé de 0,3% à 8,38 milliards. Pour les passifs, les dépôts à la clientèle ont reculé de 0,8% à 6,28 milliards.
Détente immobilière
Côté immobilier, « nous sentons une certaine détente plus qu’une correction avec une croissance des prix qui s’est ralentie », a relevé Pierre-Alain Leuenberger. « Les taux d’intérêt en hausse entre 2022 et 2023, puis en évolution latérale depuis le deuxième trimestre 2023, sont maintenant en baisse.
« Les tensions qu’on pouvait craindre se corrigent naturellement. La situation est saine avec un afflux de la demande de logements due à la pénurie dans le canton de Genève ou Vaud. » La banque a pu augmenter sa contribution à l’Etat de Neuchâtel de 16,7% à 35 millions de francs.
Pour 2024, « c’est bien parti, mais pas au niveau de 2023, car l’effet sur les taux d’intérêt va probablement s’atténuer progressivement jusqu’au début de 2025 », estime le patron.
« Les résultats seront en recul, mais positifs pour l’établissement notamment grâce à la différence des taux d’intérêt qui restera le gros contributeur de 2024. Pour les commissions, l’année sera stable. Pour les activités de négoce, les perspectives sont un peu plus incertaines. »
Concernant l’évolution du taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS), « on anticipe jusqu’à trois baisses en 2024, mais cela semble peu probable. C’est un facteur de stress pour les débiteurs et les entreprises. En tout cas, nous ne voyons pas de hausse dans les discours des banques centrales », note M. Leuenberger.