Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous,
Où que vous soyez dans le monde. C’est Pauline à Neuchâtel. Si je vous dis «néo-banques», cela vous parle? Il s’agit de ces nouvelles venues dans le secteur bancaire, qui se passent allègrement de filiales physiques et de guichets, pour proposer des services dématérialisés et souvent moins chers. Au pays des banques, leur développement rapide est observé avec intérêt et une certaine tension.
Suisse de l’étranger et parent? Vous vous demandez peut-être à quoi ressemblera l'enseignement de vos enfants à la rentrée. Cette incertitude a poussé certains de nos témoins à prévoir leur retour en Suisse.
Également dans cette sélection du jour, un revers pour le géant de la pharma Roche dans la recherche contre le coronavirus, et la première livraison humanitaire d’une entreprise suisse vers l’Iran.
Très bonne lecture,
Innovantes et moins chères, les néo-banques sont en plein essor en Suisse. Ces banques, qui proposent des services dématérialisés, se passent de succursales physiques et permettent de réaliser toutes les opérations financières en ligne. Elles gagnent de plus en plus de parts de marché dans le secteur bancaire.
La néo-banque zurichoise Neon, par exemple, a conquis plus de 30’000 clients en un peu plus d’un an. L’application bancaire, conçue par quatre jeunes ex-consultants financiers, a été officiellement lancée en mars 2019. L’an dernier, sa concurrente britannique Revolut avait déjà secoué le secteur en annonçant qu’elle comptait 250’000 clients en Suisse, malgré une quasi-absence de publicité.
Ces banques d’un nouveau genre proposent souvent des solutions plus fonctionnelles pour les paiements en ligne. Elles intègrent aussi plus facilement dans leurs applications d’autres services de paiement tels que Google Pay ou Samsung Pay. Et surtout, elles éliminent ou réduisent de manière radicale les frais frappant comptes courants, cartes de crédit/débit ou retraits à l’étranger.
Si leur croissance rapide commence à susciter l’inquiétude, elles sont encore loin de faire de l’ombre aux banques suisses traditionnelles. Les nouveaux opérateurs étrangers comme Revolut ou Transferwise sont quasiment cantonnés aux services de cartes de crédit et de versements internationaux, des secteurs bien moins rentables que la gestion de fortune.
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- La néo-banque suisse Yapeal lance sa solution financière entièrement numériqueLien externe, l’article de ICTjournal.ch
- Une alliance permet à Neon de révolutionner les virementsLien externe – l’article du Temps (réservé aux abonnés)
De nombreux parents installés à l’étranger se demandent à quoi ressemblera l’enseignement pour leurs enfants à la prochaine rentrée. Virtuel? En classe? Combien de jours par semaine? Si en Suisse, les choses semblent claires, l’incertitude est encore totale dans certains pays. Pour l’éducation de leurs enfants, des familles suisses expatriées envisagent donc de regagner leur pays d’origine.
Swissinfo.ch a recueilli les témoignages de plusieurs Suisses de l’étranger dans cette situation. Une partie d’entre eux sont encore en train d’envisager plus ou moins sérieusement cette possibilité, tandis que d’autres ont déjà entrepris les démarches pour concrétiser leur déménagement en Suisse.
Pour certains, le déménagement serait temporaire -un semestre ou un an maximum- mais d’autres pensent à un retour définitif. Un témoin installé en Indonésie envisage ainsi de revenir pour que son fils, qui vient d’achever ses études secondaires, puisse fréquenter une université suisse pendant la pandémie, avec l’intention d’y rester jusqu’à l’obtention du diplôme.
Bien sûr, une telle décision est tout sauf anodine. Les parents se demandent comment leurs enfants vivront le déménagement en Suisse et l’enseignement dans une autre langue. Les inquiétudes concernent également la situation sur le marché du travail. Après avoir vécu et travaillé à l’étranger pendant longtemps, l’idée de repartir de zéro peut paraître assez intimidante.
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- Point fort: Zoom sur les préoccupations des Suisses de l’étranger
- L’enseignement à distance, un vecteur d’inégalités
Plus
Engagé dans la recherche contre le coronavirus, le géant suisse de la pharma Roche essuie un revers. Dans un communiqué diffusé aujourd’hui, le laboratoire reconnaît l’échec du premier volet des recherches cliniques qui étudient l’effet de son anti-inflammatoire Actemra / RoActemra (tocilizumab) sur des patients hospitalisés pour une forme sévère de pneumonie liée à la Covid-19.
Aucune amélioration clinique de l’état des patients n’a pu être démontrée, déplore le communiqué. Il s’agissait là du principal critère d’évaluation de ce volet d’étude. Les principaux critères secondaires, qui incluent notamment une différence de mortalité à quatre semaines, n’ont pas non plus été atteints.
Le temps d’hospitalisation des patients a toutefois été raccourci en moyenne de huit jours, à moins de trois semaines. Mais selon la firme pharmaceutique, cet aspect ne peut pas être considéré comme statistiquement probant puisque le critère primaire n’a pas été concrétisé.
Roche se dit quand même déterminé à poursuivre l’exploration de l’efficacité du tocilizumab contre la Covid-19. Le laboratoire veut en particulier continuer à étudier l’Actemra dans d’autres contextes de traitement, notamment en association avec un l’antiviral remdésivir du géant américain Gilead.
Une entreprise pharmaceutique suisse a pu livrer des médicaments en Iran. Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) a annoncé ce matin la première livraison conclue dans le cadre de l’accord commercial humanitaire entre la Suisse et la République islamique (Swiss Humanitarian Trade Arrangement, SHTA).
On vous parlait il y a une semaine du retard pris par ce canal, qui permet à des entreprises suisses de livrer des biens vitaux à l’Iran. Le pays, où les sanctions commerciales ont déjà eu un impact considérable, est aussi durement frappé par la pandémie de Covid-19. C’est d’ailleurs aussi le coronavirus qui a retardé la concrétisation du SHTA.
D’autres transactions devraient bientôt avoir lieu, une série d’entreprises ayant reçu l’approbation du SECO. Seuls des matières premières agricoles, des denrées alimentaires, des médicaments ou des appareils médicaux peuvent faire l’objet de transactions. La première livraison, par exemple, concerne des médicaments prescrits aux personnes atteintes de cancer.
Ce mécanisme de paiement est officiellement opérationnel depuis la fin février. Il permet aux entreprises suisses de disposer d’un circuit de paiement sûr, via une banque helvétique, qui leur garantit le règlement de leurs exportations. Il assure aussi que les transactions ne contreviennent pas à la législation américaine sur les sanctions à l’encontre de l’Iran.
- Première livraison humanitaire de médicaments de Suisse vers l’Iran – la dépêche de l’agence ATS
- Le mécanisme sur le commerce humanitaire entre la Suisse et l’Iran tarde à démarrer
- Point fort: Besoin d’un messager diplomatique? Demandez à la Suisse!
- Le «canal humanitaire» suisse vers l’Iran connaît des débuts difficilesLien externe – l’article de RTSinfo.ch (février 2020)
- L’Iran frappé par une pénurie de médicamentsLien externe – le reportage audio de Tout un Monde (septembre 2019)
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