Aujourd’hui en Suisse
Bonjour, Suisses d’ici et d’ailleurs,
La flambée de coronavirus en Suisse continue d’accaparer toute l’attention des autorités et des médias. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter et les capacités des hôpitaux pourraient être dépassées dans les semaines à venir.
La Suisse est un cas particulier au niveau international, car elle affiche l’une des progressions de Covid-19 les plus rapides au monde, alors que le gouvernement a pris des mesures de protection parmi les moins restrictives d’Europe.
Bonne lecture,
La Suisse compte aujourd’hui plus de 9000 nouveaux cas supplémentaires de Covid-19 et figure parmi les pays au monde où la progression du virus est la plus rapide. En une semaine, le nombre de personnes testées positives a quasiment doublé.
Au début du mois, la Suisse affichait encore une incidence moyenne sur 14 jours sous les 60 nouveaux cas pour 100’000 habitants. Aujourd’hui, elle est de 904 nouveaux cas pour 100’000 habitants. C’est l’une des plus fortes progressions après la Belgique, la République tchèque et la Slovénie.
Le taux d’incidence en Suisse compte parmi les plus élevés au monde. Par rapport à ses voisins, ses chiffres sont presque cinq fois plus élevés qu’en Allemagne, deux fois plus élevés qu’en Autriche et en Italie. Huit cantons suisses figurent parmi les 30 régions d’Europe avec la plus forte incidence de nouveaux cas de Covid-19. La région belge de Wallonie, en tête de ce classement européen, est directement suivie par le canton suisse du Valais. Le canton de Genève est 6e.
En deux semaines, le nombre de patients hospitalisés des suites du coronavirus a plus que quadruplé en Suisse. Cette hausse s’avère nettement plus rapide que celles observées dans les pays voisins. «Si la tendance reste inchangée, les capacités des hôpitaux seront dépassées dans les prochaines semaines», a déclaré aujourd’hui le chef de la Task Force scientifique de la Confédération, Martin Ackermann.
- La Suisse parmi les pays au monde où la progression du virus est la plus rapide: nos graphiques
- L’analyse de la RTSLien externe sur la hausse brutale des hospitalisations en Suisse
- Un état des lieuxLien externe de la course aux vaccins dans le quotidien Le Temps
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Les nouvelles restrictions pour freiner la pandémie sont largement soutenues en Suisse, révèle un sondage. Mais la confiance dans le gouvernement s’est affaiblie.
Entre le 23 et le 28 octobre, l’institut Sotomo a mené un sondage auprès de la population suisse sur mandat de la SSR, dont fait partie swissinfo.ch. Plus de 34’800 personnes ont rempli le questionnaire. Les participants soutiennent majoritairement le port du masque lors d’événements publics, dans les magasins, et même au bureau ou dans des espaces extérieurs.
Cette attitude envers le masque a beaucoup évolué depuis ce printemps, où la population se disait plutôt opposée au port obligatoire du masque. Sauf au Tessin, où cette mesure a toujours reçu beaucoup de soutien. Les personnes sondées cet automne affirment également à une large majorité être favorables à une fermeture anticipée des bars et restaurants, ainsi qu’à une limitation des rassemblements.
En revanche, la population fait moins confiance au gouvernement que ce printemps: 37% des sondés seulement disent se fier aux décisions du Conseil fédéral, contre 67% au mois d’avril. C’est au Tessin et en Suisse alémanique que l’érosion est la plus marquée. Malgré cela, une majorité des personnes interrogées souhaitent une centralisation des décisions au sujet de la pandémie.
- Les détails du sondageLien externe sur le site de la RTS
- Notre article mis à jour sur la situation du coronavirus en Suisse
- L’analyseLien externe du journal français Le Monde sur la mauvaise gestion de la Suisse lors de cette deuxième vague
Avec cette deuxième vague de coronavirus qui flambe en Suisse, l’efficacité de l’application de traçage SwissCovid est remise en question. Elle n’est pas assez utilisée par les personnes infectées.
Quatre mois après le lancement officiel de l’application de traçage «Swissmade», 1,8 million d’individus l’ont activée sur les 8,5 millions d’habitants que compte la Suisse. Le nombre d’utilisateurs progresse constamment depuis cet été, mais l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) espérait que le cap des 3 millions d’utilisateurs serait franchi cet automne.
L’efficacité de l’application est réduite par des problèmes logistiques, révèle le quotidien Le Temps. Près de la moitié des personnes testées positives qui demandent le code à entrer dans SwissCovid pour prévenir les contacts ne le reçoivent tout simplement pas. Certains cantons sont submergés par la hausse des nouveaux cas et ne parviennent pas à générer et transmettre tous les codes.
Mais les processus sont en cours d’amélioration et une hausse de 10% du nombre de codes entrés dans l’application a été enregistrée ces sept derniers jours. Dans le canton de Vaud par exemple, le nombre de personnes habilitées à envoyer les codes a été augmenté et une nouvelle procédure a été mise en place pour prévenir les individus testés positifs: un message est envoyé sur le téléphone portable avec un formulaire à remplir pour le traçage des contacts. Si la personne infectée demande le code SwissCovid, elle le reçoit alors dans la journée.
- L’article du TempsLien externe sur les effets de l’application SwissCovid lors de cette deuxième vague
- Notre article sur l’utilité des applications de traçage en période de pandémie
- Pour en savoir plus sur l’application SwissCovid: la page dédiéeLien externe sur le site de l’Office fédéral de la santé publique
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Trois millions de Géorgiens éliront leur nouveau parlement le 31 octobre. Ce processus démocratique a été mis en place avec l’aide de la Suisse.
La Géorgie est une région minée par les régimes autoritaires, la guerre et les conflits gelés. Dans le nord du pays, son puissant voisin russe soutient depuis les années 1990 deux provinces sécessionnistes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Au sud-ouest, l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont en guerre. Mais la Géorgie est aussi l’un des vingt États au monde qui ont fait les plus grands progrès démocratiques au cours des dix dernières années, d’après l’institut de recherche «Varieties of Democracy».
Pas moins de 66 partis sont inscrits aux élections du 31 octobre. Elles se dérouleront sur la base d’une nouvelle loi électorale qui est l’une des plus progressistes de la région: un parti n’a plus besoin que de 1% des voix pour entrer au Parlement, contre 5% auparavant. La loi introduit en outre un quota de femmes de 25%, de manière transitoire jusqu’en 2028.
La Suisse a participé à la préparation de ce scrutin en élaborant un code de conduite destiné aux partis politiques géorgiens. L’objectif était d’établir une série de règles de «fair play» pour la campagne électorale. Ce code n’a pas de valeur légale contraignante, mais définit des normes éthiques communes à respecter.
- Notre article sur l’engagement de la Suisse dans les élections en Géorgie
- Le vote par correspondance gagne en popularité avec la pandémie: décryptage
- Notre dossier sur les particularités de la démocratie suisse
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