Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
La nouvelle loi sur le CO2 passe sur le grill de notre sélection. Il y a les contre. Et les pour. Tout se décidera le 13 juin. Voici de quoi vous aider à vous faire votre propre opinion.
Autre nouvelle qui vous concerne plus particulièrement, chères et chers expatrié(e)s, le dépôt de bilan de la Fondation pour l’histoire des Suisses dans le monde, victime collatérale de la Covid-19.
Bonne lecture!
La révision de la loi sur le CO2 sera soumise en votations fédérales au mois de juin, avec quatre autres objets. Pour ses détracteurs, elle coûtera trop cher au contribuable et ne portera pas ses fruits.
La Confédération s’est engagée à réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Pour atteindre ces objectifs, gouvernement et Parlement ont adopté une révision complète de la loi sur le CO2, qui introduit plusieurs taxes et mesures relatives aux véhicules routiers, au trafic aérien, aux émissions industrielles et à la rénovation des bâtiments.
Des représentants de différents secteurs, en désaccord avec la voie empruntée par les autorités, ont lancé avec succès un référendum contre la loi. Patrick Eperon en est le coordinateur. Il estime que la nouvelle loi est trop punitive et ne favorise pas l’innovation. Il lui reproche également de n’être qu’une goutte d’eau dans l’océan: «la Suisse émet environ un millième des émissions mondiales de CO2. Cela ne représente pratiquement rien».
Pour le comité référendaire, l’intervention de l’État n’est pas nécessaire pour réduire les émissions de CO2, qui «ont diminué de manière spectaculaire au cours des vingt dernières années». Selon ce dernier, «l’avenir serait plutôt d’utiliser le CO2 comme ressource et non pas comme déchet». La loi n’encouragerait toutefois pas ce type d’innovation.
- Lire les arguments du «contre» la nouvelle loi CO2
- Les explicationsLien externe de la Confédération
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Notre dossier sur la crise climatique
A contrario, les défenseurs de la nouvelle loi sur le CO2 considèrent qu’elle favorise l’innovation dans le pays. Le comité de soutien estime en outre que les mesures proposées sont raisonnables et abordables.
Christoph Schaer est le coprésident du comité Economie suisse pour la loi sur le CO2. Pour lui, ainsi que pour les acteurs du secteur solaire, des technologies de pointe, du bois ou de la rénovation des bâtiments qui le composent, la nouvelle loi sur le CO2 est «une chance pour tous les acteurs de l’économie».
Car si la loi introduit des taxes, «elles sont incitatives». Cela signifie que, «en modifiant son comportement» pour réduire les émissions, «chacun peut influencer le montant des taxes qu’il va payer». Quant à l’argument de l’augmentation des coûts pour le contribuable, Christoph Schaer lui oppose la manière dont il a été calculé par les détracteurs de la révision: «Ils basent leurs calculs sur des cas extrêmes». Selon lui, pour le citoyen moyen, la charge serait de 100 francs supplémentaires par an.
Pour le comité de soutien à la nouvelle loi, le fait que celle-ci n’inclue pas de mesures pour l’agriculture n’est pas un souci. «Il y a d’autres enjeux dans le secteur agricole. Des initiatives sont en cours pour adresser ces problématiques spécifiques. Je trouve positif que la loi ne mélange pas tout».
- Lire les arguments du «pour» la nouvelle loi
- L’action climatique de la Suisse se décide dans les urnes
- La Suisse réduit ses émissions de CO2, mais pas assez vite
La Covid-19 aura eu raison de la Fondation pour l’histoire des Suisses dans le monde. Celle qui gère le musée des Suisses de l’étranger près de Genève dépose le bilan.
Interviewé par La Tribune de Genève, le président de la fondation Ronald Asmar dit être «arrivé au bout de ce qui était possible pour sauver la fondation». L’impact de la pandémie sur les recettes aura donc été si fort qu’il contraint l’institution sise depuis 1978 au domaine de Penthes à mettre la clef sous la porte.
Concrètement, cela signifie le licenciement d’une dizaine de personnes, la faillite de la fondation et la fermeture du restaurant et du musée des Suisses dans le monde – aussi connu sous le nom de «musée des Suisses de l’étranger».
Ronald Asnar a également confié à nos collègues de La Tribune de Genève que le Conseil d’État a depuis plusieurs années des vues sur le domaine, qu’il souhaite récupérer au bénéfice de la Genève internationale. «La vocation publique et culturelle du lieu serait abandonnée, ce qui regrettable», déplore-t-il. Le bail accordé à la fondation échoit fin janvier 2022.
- Lire l’articleLien externe de La Tribune de Genève (abonné)
- Il y a 11 ans déjà, SWI swissinfo.ch informait sur la menace de fermeture du musée
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Le site de la fondationLien externe
Depuis que la présentation d’un test PCR négatif est nécessaire pour passer la frontière française, la falsification de ces documents est en plein boom. Les autorités suisses et françaises constatent l’émergence d’un marché illégal.
Pas besoin d’être un expert pour réaliser de faux tests PCR. Jonas, résident bâlois, se rend toutes les deux semaines en France. Il a passé un test une fois, dont le résultat lui sert encore plusieurs mois après: «Je modifie les dates sur le fichier PDF avec un logiciel», avoue-t-il à La Tribune de Genève.
Par manque de temps, soucis d’argent ou encore mauvaise volonté, ils sont de plus en plus nombreux à falsifier ce document. Si de lucratifs trafics ont été découverts à plus grande échelle, le «fait maison» serait plus difficile à détecter pour les douaniers.
Les laboratoires ont engagé une réflexion pour rendre les résultats des tests moins facilement falsifiables. Mais le coût et la coordination internationale sont un frein sérieux à cette volonté.
Rappelons tout de même que la fabrication, la vente ou l’usage de documents falsifiés relève de l’infraction pénale. En théorie la personne auteure d’un faux dans les titres – puisque c’est de cela dont il s’agit ici – risque entre 3 jours-amende et 5 ans de prison.
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- En février, la RTSLien externe alertait sur l’émergence d’un trafic
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