Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Sur la question de l’extension du certificat Covid, le Conseil fédéral a décidé… de ne pas prendre de décision. Mais le sursis pourrait être de courte durée.
Pour leur part, les Forces motrices bernoises (BKW) ont choisi de faire un pas dans ce qui pourrait être la bonne direction en matière de droits humains et environnementaux. Quel est-il? Je vous laisse le découvrir ci-après.
Bonne lecture!
Il y a quelques semaines, le Conseil fédéral a mis en consultation une extension du certificat Covid. Mercredi, il a toutefois décidé de repousser son entrée en vigueur. Aucune date n’a encore été fixée.
Les restaurants, cinémas ou encore les musées qui auraient été touchés par la mesure sont donc soulagés. Mais le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi avertit: «Le Conseil fédéral n’a pris encore aucune décision sur l’extension du certificat Covid. Mais il peut le faire à tout moment pour éviter une surcharge des hôpitaux.»
D’après le Conseil fédéral, les mesures envisagées ont été bien accueillies. Une grande majorité des cantons et quasiment tous les partis, à l’exception de l’UDC, y sont favorables. Les partenaires sociaux, les organisations sportives et culturelles et les organisateurs d’événements soutiennent aussi largement l’extension du certificat.
La Suisse se distingue donc une fois de plus de ses voisins dans sa gestion de la pandémie. En France et en Italie, l’obligation de présenter un pass sanitaire pour accéder à de multiples lieux et activités vient d’être étendue.
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Après des mois de médiation, la Société pour les peuples menacés est parvenue à un accord avec BKW, l’un des plus gros fournisseurs suisses d’électricité. L’affaire, qui portait sur un investissement éolien en Norvège, pourrait créer un précédent.
BKW, ou Forces motrices bernoises, voulait investir dans un projet éolien en Norvège. Problème, ce dernier menaçait les moyens de subsistance du peuple autochtone Sami, éleveur de rennes dans le nord.
Après de longues négociations, l’entreprise a accepté d’introduire une clause d’exclusion dans les contrats avec les tiers. «BKW veillera à ce que les partenaires contractuels se concentrent sur le respect des droits humains dans les projets de centrales électriques et inclura une option de retrait des projets en dernier recours», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Cette affaire met en lumière les critiques répétées à l’encontre des entreprises et des banques suisses qui offrent leurs services à des sociétés accusées de violer les droits humains ou de porter atteinte à l’environnement à l’étranger. Il s’agit notamment de liens avec des projets controversés touchant les populations autochtones et les écosystèmes naturels, comme l’oléoduc Dakota Access aux États-Unis ou l’exploration pétrolière en Amazonie péruvienne et équatorienne.
S’il est trop tard pour les Samis – le dernier des 6 parcs éoliens est entré en fonction le 12 août – la décision de BKW pourrait servir de modèle aux entreprises suisses qui cherchent à investir ou à s’associer à des projets énergétiques et d’infrastructure à l’étranger.
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La Banque nationale suisse (BNS) tire la sonnette d’alarme. La stabilité financière du pays pourrait être menacée par la hausse des prix de l’immobilier et la croissance du marché hypothécaire.
Ces dernières années, les prix de l’immobilier et le volume des prêts hypothécaires ont augmenté plus vite que la croissance économique. La situation pourrait devenir problématique si les particuliers n’arrivaient plus à régler leurs charges hypothécaires, au point de menacer l’équilibre financier de la Suisse.
Pour identifier ce problème, la BNS a comparé l’évolution des prêts hypothécaires et celle du produit intérieur brut de la Suisse. Le résultat est un ratio dont le niveau est «très élevé» en comparaison internationale et historique, a souligné Fritz Zurbrügg, vice-président de l’institution.
Entre 20 et 30% des nouveaux prêts accordés dans le résidentiel avec un taux d’intérêt de 3% sont considérés comme non viables. À cette problématique de risques de capacité financière s’ajoute la surévaluation des prix de l’immobilier résidentiel. Ainsi, une hausse rapide des taux d’intérêt pourrait s’avérer dangereuse pour les banques. «Les banques subiraient des pertes substantielles si les taux d’intérêt subissaient une hausse forte et brutale et si les prix de l’immobilier chutaient dans le même temps», a averti Fritz Zurbrügg.
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Les instruments de précision de la firme Metrohm SA sont présents dans les laboratoires de chimie du monde entier, et même dans l’espace. L’entreprise qui les fabrique est suisse. Elle a été créée en Appenzell durant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, le siège de Metrohm SA est un gigantesque bâtiment de verre, sis à Wattwill et Herisau (canton d’Appenzell/Suisse orientale). Et l’entreprise se targue d’un chiffre d’affaires qui dépasse les 400 millions de francs par an.
Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Son fondateur, Berthold Suhner, a créé en 1943 une modeste entreprise de fabrication de radios et oscillographes. Mais la fin du de la guerre annonce la ruine programmée de l’entreprise, puisque des appareils équivalents pourront être importés d’Amérique à moindre coût. C’est ce qui pousse Bertold Suhner, inspiré par un chimiste de sa connaissance, à se concentrer sur de nouveaux produits: les instruments de mesure chimiques à destination de l’industrie bâloise.
Entre succès et dépression, Berthold Suhner finira par se retirer de l’entreprise à la fin des années 1970. Son héritage lui survit. Les instruments de Metrohm sont aujourd’hui partout, de la base de recherche en Antarctique à la station spatiale ISS. Au fil des ans, ils ont gagné en précision, pour pouvoir aujourd’hui détecter la particule d’une substance précise parmi un milliard d’autres éléments. L’équivalent d’un Appenzellois dans la population chinoise.
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