Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Un rapport pointe de graves défaillances en matière de sécurité informatique au sein de la Confédération. Ces agissements pourraient bien malgré eux apporter de l’eau au moulin de tous les détracteurs des identités et autres dossiers électroniques.
À moins d’un mois de la votation sur la loi sur l’électricité, deux parlementaires exposent leurs arguments pour et contre celle-ci. Répartition de la population en Suisse et timbres-poste dédiés à la Cinquième Suisse complètent ma sélection.
Bonne lecture,
L’approvisionnement en électricité de la Suisse fera l’objet de la votation populaire du 9 juin prochain. Interview avec un partisan du oui et du non pour mieux comprendre les enjeux.
Alors que le président de l’UDC, Marcel Dettling, a contribué à la loi sur l’électricité en tant que parlementaire, il se positionne désormais contre. Selon lui, il s’agira avant tout de développer les éoliennes et les grandes installations solaires. «Et pour produire une telle énergie, nous défigurons le paysage.»
Le parlementaire estime que, sous sa forme actuelle, la loi ne garantit pas un approvisionnement en électricité sûr et disponible 24 heures sur 24. Il considère que la Suisse devrait mener une politique honnête et dire à la population: «Oui, nous devons parler de toutes les technologies», même nucléaire.
De son côté, Jürg Grossen, le président des Vert’libéraux, pense que la loi sur l’électricité représente un compromis très intelligent, car elle met l’accent sur la question de savoir où l’augmentation de la consommation la plus importante peut avoir lieu en fonction de la saison. Il réfute l’argument de défiguration du paysage: «Les zones protégées le restent. Dans d’autres espaces, il est possible d’accorder une certaine priorité à l’énergie», par exemple dans les zones où se trouvent des remontées mécaniques.
Le politicien considère que la loi sur l’électricité profitera plus aux contribuables qu’aux grands groupes énergétiques. «Grâce aux communautés électriques, les locataires ont la possibilité d’acheter de l’électricité solaire bon marché dans leur quartier, et les propriétaires d’immeubles peuvent ainsi écouler et vendre leur production directement dans le voisinage. C’est une véritable démocratisation de la transition énergétique.»
- Oui à la loi sur l’électricité: «Notre paysage est préservé»
- Non à la loi sur l’électricité: «La Suisse n’est pas un pays pour l’énergie éolienne»
- Loi sur l’électricité: la Suisse a besoin d’énergie, mais laquelle?
Un rapport publié mercredi révèle de graves manquements en matière de sécurité informatique dans l’administration fédérale. Plusieurs départements et offices fédéraux sont concernés, analyse le quotidien 24 heures.
À la suite d’un piratage subi par Xplain, une société d’informatique privée travaillant pour la Confédération, cette dernière a commandé un rapport d’enquête pour faire la lumière sur les fuites de données fédérales sur le dark web en 2023. Celui-ci détaille la manière dont des employés de la Confédération transmettaient des données sensibles, voire confidentielles, à une entreprise privée pour résoudre leurs problèmes informatiques.
Les exemples concrets foisonnent. Le rapport indique notamment qu’un document concernant les membres du Conseil fédéral, et estampillé «confidentiel», a été transmis tel quel à Xplain et se promènerait donc désormais sur internet. Fedpol, l’Office fédéral de la douane et de la sécurité aux frontières, l’Office fédéral de la justice, le Secrétariat d’État aux migrations et la police militaire sont les offices les plus touchés.
Le rapport met en cause un système défaillant de contrôle de la part de l’État envers les sociétés informatiques externes, des processus techniques et organisationnels insuffisants pour empêcher des extractions de données et un défaut de formation du personnel. Face au scandale, le Conseil fédéral a pris trois mesures immédiates pour éviter de nouvelles fuites.
- L’articleLien externe de 24 heures
- Le communiqué de presse du Conseil fédéral sur la fuite de donnéesLien externe
- Le communiqué de presse du Conseil fédéral sur la clôture de l’enquête
- Une fuite de données inquiète les Suisses de l’étranger
En 2023, le territoire suisse a accueilli le nombre record de 8,96 millions de personnes. Tour d’horizon de la répartition et des principales évolutions de la population.
Alors que la population augmente, le fossé se creuse toujours plus entre densité de population sur le plateau et désertification dans les régions montagneuses. Bâle-Ville et Genève affichent des densités record, tandis que certaines parties du Valais, des Grisons ou de Suisse centrale sont carrément inhabitées.
Durant les trente dernières années, la population des communes a augmenté de 33%. Autrement dit, pour trois personnes vivant dans une localité en 1993, elles sont désormais quatre. Dans certaines communes, le nombre de personnes résidentes a même triplé en trois décennies. L’Ouest lausannois s’est fortement densifié avec une hausse de 40% des habitantes et habitants.
Les migrations internes illustrent la pression qui pèse sur les infrastructures et le logement. Les cantons de Genève et Bâle-Ville ont perdu plusieurs dizaines de milliers de personnes au profit d’autres cantons. Vaud affiche également un solde négatif, alors que le Valais et Fribourg ont profité de ces changements de canton.
- Voir tous les graphiquesLien externe de la RTS
- Comment la Suisse compte affronter la pénurie de main-d’œuvre?
- La fécondité chute en Suisse comme presque partout dans le monde
La Fondation Pro Patria et La Poste suisse dédient la nouvelle série de timbres à la Cinquième Suisse. Le concept a été développé par de jeunes Suisses de l’étranger lors des camps de vacances de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE).
Chaque année, la Poste suisse publie des timbres spéciaux avec un supplément au profit de la Fondation Pro Patria. En 2024, ces timbres sont consacrés à la Cinquième Suisse. «Ce projet souligne l’objectif fondamental de l’OSE visant à renforcer les liens entre les compatriotes vivant à l’étranger et ceux résidant en Suisse», indique l’organisation dans son communiqué.
Les sujets de ces timbres-poste ont été conçus par 124 jeunes Suisses de l’étranger, âgés de 15 à 18 ans et issus de 33 pays différents, lors des camps d’été 2023 de l’OSE. Les propositions ont été transmises à trois graphistes suisses vivant à l’étranger sélectionnés par La Poste.
Les propositions de Sandra Liscio, une Luganaise installée à Londres, ont été retenues: «Une partie de mon cœur est toujours en Suisse. Je pense que de nombreux Suisses de l’étranger peuvent ressentir ce mal du pays doux-amer. C’est pourquoi il était important pour moi d’illustrer ce sentiment qui nous unit tous dans les timbres». Le cœur et le caquelon présents sur les timbres disposent d’un effet spécial: il suffit de les chauffer avec le doigt pour que la Suisse apparaisse en dessous.
- Le communiquéLien externe de l’OSE
- Nombre record de candidatures au Parlement des jeunes Suisses de l’étranger
Comme chaque jeudi, notre plateforme de discussion Dialogue vous invite à débattre d’un sujet avec des personnes de toutes les régions linguistiques du pays et des Suisses de l’étranger. Le thème de la semaine est: le racisme anti-Noirs, un racisme qu’on ne veut pas voir?
Le 18 avril 2024, suspecté d’avoir plié un poteau électrique avec sa voiture, un homme noir est mort étouffé par la police lors d’une arrestation dans l’Ohio. Vu de Suisse, l’événement a été perçu comme lointain, une énième bavure de la police américaine.
Et pourtant, en Suisse, le Réseau de centres de conseil pour les victimes du racisme a recensé 327 signalements d’incidents racistes anti-Noirs sur un total de 876 cas en 2023.
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