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Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

La Conférence sur la paix en Ukraine débutera dans quelques jours. Si un nombre important de délégations de pays occidentaux a répondu à l’appel de la Suisse, plusieurs poids lourds manqueront à l’appel. Dans ces conditions, que peut-on vraiment attendre de cette rencontre? C’est la délicate question à laquelle mon collègue Giannis Mavris a tenté de répondre.

Je vous parle également du souhait du Parlement d’expulser les requérants d’asile érythréens déboutés, de péréquation financière et de la préparation des pistes sur lesquelles vous skierez peut-être cet automne.

Bonne lecture,

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Keystone / Urs Flueeler

Grâce à la Conférence sur la paix en Ukraine les 15 et 16 juin, la Suisse entend aider à trouver le chemin vers un apaisement. Mais quels en sont les enjeux et les attentes?

Initialement, le plan de paix en dix points du président ukrainien Volodymyr Zelensky devait être au cœur des discussions. Mais comme plusieurs des points restent illusoires à ce stade, l’objectif sera plutôt de «stimuler un futur processus de paix, élaborer des éléments pratiques et définir les étapes en vue d’un tel processus», selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Grâce à cette conférence, le président ukrainien a pour but de faire pression sur la Russie par la voie diplomatique. Pour cela, il est nécessaire que le plus grand nombre possible de pays participe. Or la principale intéressée, la Russie, ne sera pas présente. Avec l’Inde, un membre important des BRICS sera présent. Néanmoins, il manquera des poids lourds comme la Chine ou le Brésil.

Plusieurs voix, à l’international et au Parlement fédéral, reprochent au gouvernement que trop peu d’États influents participent à la Conférence du Bürgenstock et critiquent une attitude qui frise l’opportunisme. La Suisse continue malgré tout de se considérer comme un médiateur neutre et espère le démontrer au Bürgenstock, où un document final reprenant le plus grand nombre possible de points proposés par l’Ukraine pourrait être signé au terme de la Conférence. 

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KEYSTONE / THOMAS AESCHI

Le Parlement veut expulser les requérants d’asile érythréens déboutés vers un pays tiers. Après le Conseil des États, le National a soutenu lundi une motion PLR en ce sens.

Actuellement, les autorités érythréennes refusent les rapatriements sous contrainte de leurs ressortissantes et ressortissants. Les requérantes et requérants d’asile érythréens déboutés ne peuvent donc pas faire l’objet de renvois forcés. La motion de la sénatrice Petra Gössi (PLR/SZ) acceptée par le Parlement demande ainsi que la Suisse conclue un accord de transit avec un pays tiers pour y envoyer de force temporairement les requérants déboutés.

La gauche et quelques élus du Centre se sont opposés sans succès à la motion. Ils ont critiqué une proposition inefficace. Le Conseiller fédéral Beat Jans est allé dans le même sens: il est probable que la représentation érythréenne dans le pays tiers refuserait la demande de document d’identité. Les Érythréennes et Érythréens expulsés devraient par conséquent être réadmis en Suisse.

Le nombre de ressortissantes et ressortissants érythréens forcés de quitter la Suisse a légèrement diminué (278 à fin décembre 2023). Quant aux demandes d’asile primaires, elles reculent depuis plusieurs années (8542 en 2015, contre 426 en 2022). Les ONG actives dans le domaine de la migration ont dénoncé dans des communiqués une décision «inhumaine» et «disproportionnée», au vu du nombre de personnes concernées.

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Keystone / Gaetan Bally

Tous les cantons romands vont à nouveau bénéficier de la péréquation financière en 2025, sauf Genève. Les paiements compensatoires aux cantons dits pauvres vont augmenter l’an prochain pour atteindre 6,2 milliards de francs.

L’Administration fédérale des finances (AFF) a publié mardi les montants des paiements pour l’année prochaine. Ceux-ci ne seront avalisés qu’en fin d’année par le Conseil fédéral, après que les cantons auront donné leur avis le 27 septembre. Ce montant sera financé à hauteur de 60% par la Confédération et de 40% par les cantons à fort potentiel de ressources.

Zoug est le canton le plus mis à contribution, avec une facture de plus de 431 millions. Il dépasse Zurich (419 millions). Parmi les sept autres contributeurs, Genève paiera un peu plus de 253 millions de francs (+54 millions). Schaffhouse, nouveau dans cette catégorie, est encore cette année parmi les cantons bénéficiaires. Il versera à peine 6 millions de francs.

Sur les 18 cantons bénéficiaires de la péréquation, neuf recevront davantage en 2025, dont Neuchâtel, le Jura, Vaud, Valais et Berne. Ce dernier est le plus grand bénéficiaire, avec plus de 1,43 milliard de francs (+132 millions). Parmi les Romands, le Valais touchera près de 878 millions de francs (+6,2 millions), Fribourg recevra 604,5 millions de francs (-12,5 millions), Neuchâtel près de 323 millions (+41 millions), le Jura 166 millions ( +4,5 millions) et Vaud 118 millions (+1).

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Keystone / Jean-Christophe Bott

De plus en plus de stations de ski ont recours au «snowfarming». Cette technique coûteuse et polluante leur assure de lancer leur saison en temps et en heure, même par manque de neige.

En plein mois de juin, le personnel des remontées mécaniques est à pied d’œuvre pour préparer la prochaine saison de ski. Avec des dameuses, la neige est rassemblée en de grands tas qui sont ensuite recouverts d’un voile de protection pour éviter sa fonte et la conserver jusqu’à l’automne. Cette procédure s’appelle le «snowfarming».

Cette manière de conserver la neige est toutefois très onéreuse. Un mètre cube de neige de «snowfarming» coûte entre 9 et 12 francs, indique un rapport se référant à une analyse de l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF), basé à Davos (GR). «C’est deux à trois fois plus que la neige produite de manière conventionnelle», explique un ingénieur du SLF interrogé par le «Walliser Bote».

Le processus a aussi un coût écologique, puisque les dameuses transportent la neige pendant des jours. Des versions électriques devraient contribuer à rendre l’exercice un peu plus écologique, selon Blick. Malgré les coûts élevés et l’opposition de plus en plus virulente des organisations de défense de l’environnement, les stations ne renonceront a priori pas de sitôt au «snowfarming», car, pour survivre économiquement, il est essentiel qu’elles puissent ouvrir leur domaine skiable à temps pour le début annoncé de la saison. 

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