Commerces de Strasbourg appelés à fermer malgré les soldes

(Keystone-ATS) Les autorités locales ont appelé samedi les commerçants de Strasbourg à fermer leurs établissements après les pillages survenus la veille dans plusieurs magasins du centre-ville.
Place Kleber, coeur commerçant de la ville empli de policiers, l’atmosphère était étrangement calme pour un premier samedi des soldes. « On range la terrasse pour des raisons de sécurité », a expliqué à l’AFP Christophe Marchal, manager du café Starbucks, situé sur la place.
La veille, le magasin Apple Store, qui jouxte son établissement, a été la cible de pilleurs, en plein après-midi, comme plusieurs autres établissements à proximité, dont une enseigne Zara ou encore un magasin Bouchara.
« C’était hyper choquant », raconte Christophe Marchal, « ils tapaient sur les fenêtres, certains préparaient des cocktails Molotov en regardant les employés qui étaient confinés à l’intérieur. On n’a pas eu de casse, on a vraiment eu de la chance. »
Transports en commun à l’arrêt
La préfecture du Bas-Rhin et la mairie de Strasbourg ont donc diffusé un message à destination des commerçants, les invitant à baisser le rideau samedi après-midi, tandis que les transports en commun ont cessé de fonctionner à 13h00.
Dans le centre-ville, le centre commercial de l’Aubette a ainsi fermé ses portes, « pour des raisons de sécurité », a indiqué un vigile à l’AFP.
D’autres ont fait le choix de rester ouvert, mais pour une activité réduite, le flot de badauds s’étant fortement atténué. « Le samedi c’est la plus grosse journée de la semaine, donc on reste ouvert et on improvisera en fonction de la tournure des événements. On craint de devoir fermer », a déclaré Justine, assistante manager de la boucherie Porcus, à deux pas du centre-ville.
« Hier on a fermé entre 16h00 et 16h30. On a fait moins 40% de chiffre d’affaires sur la journée par rapport à la semaine précédente », a-t-elle regretté.
« Conséquences économiques désastreuses »
De nombreux hôtels-restaurants ont également pris des précautions après les échauffourées de la veille. « Nous avons communiqué à nos adhérents, en particulier sur les mobiliers de terrasses, qui peuvent servir de projectiles, en les incitant à les cadenasser pour éviter qu’ils ne servent à briser des vitrines », explique Veronique Siegel, présidente de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) et gestionnaire d’un hôtel quatre étoiles à Strasbourg.
« Les conséquences économiques sont désastreuses, dans les hôtels, nous avons affaire à des annulations en cascade et depuis hier nous ne prenons plus aucune réservation pour les semaines à venir ».