Inauguration du «mu.dac» à Lausanne
Inauguration, jeudi soir, dans les murs restaurés de la maison Gaudard, du nouveau Musée de design et d’arts appliqués de Lausanne («mu.dac»). Avec, à sa tête, une nouvelle conservatrice, Chantal Prod’hom. Et une première expositon: «Air en forme».
Le «mu.dac» a investi le vieux quartier lausannois de la Cité, dans la maison Gaudard, du nom du lieutenant baillival qui en fit l’acquisition au XVIIème siècle. Montez à la cathédrale, empruntez le pont Bessières et vous tomberez forcément sur cette demeure peinte dans un blanc crémeux.
«Air en forme donne bien le ton», précise d’entrée Chantal Prod’hom, «car nous voulions éviter le terme – gonflable -, trop connoté péjorativement».
Une cinquantaine de créateurs ont ainsi donné forme à l’air au travers d’une grande variété d’objets gonflables. Par artistes, il faut entendre des designers, des stylistes, des graphistes, des architectes, des décorateurs et même des techniciens.
Plutôt que de fragmenter l’exposition par corps de métier, Chantal Prod’hom l’a répartie en huit thèmes. «Des classiques» qui montrent le début du gonflable dans les années 60 (fauteuils) «aux inventions» les plus contemporaines de ces dernières années. En passant par une section sur «la survie» (bouées, airbags).
«L’insolite» tient la vedette avec un zeppelin de 7 mètres de long, dans lequel deux visiteurs peuvent enfiler leur tête, à chacun des deux bouts de la bulle d’air oblongue, pour amorcer une discussion. Cette création est intitulée «La Parole» par le designer argentin Martin Ruiz de Azua.
«L’érotisme», «le jeu», «l’envahissement» ou encore «le rêve» (au travers du vêtement, notamment) composent les autres thèmes de cette exposition sur le gonflable. Qui a beaucoup été utilisé dans la publicité. (Chantal Prod’hom dirigea autrefois la Fabrica de Benetton, à Trévise).
«Air en forme» baigne dans un concept total. Même le catalogue de l’exposition se présente sous la forme d’une fourre ou coussin gonflable qui enveloppe le descriptif.
Jeudi, en fin de journée, tous les convives sont invités à Villamont 4, l’ancien lieu du Musée des arts décoratifs de Lausanne. Pour presque aussitôt se voir expulsés par une immense structure gonflable. Qui propulsera les invités dans la rue, direction le nouveau «mu.dac», par l’entremise d’une signalétique de tubes gonflés de couleurs.
La nuit devrait être longue. Puisqu’après les discours d’usage et la visite des expositions dans la maison Gaudard (il y a aussi les collections permanentes, dont celle de verre, unique au monde), les festivités doivent se poursuivre jusqu’au petit matin du vendredi, au D!Club, avec, pour décor de circonstance, une décoration gonflable!
Emmanuel Manzi
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