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Laurent Deshusses, triple héros

Laurent Deshusses, faire rire pour mieux charmer? S.P.

En cette période de fêtes, le comédien genevois est sur tous les fronts. Au théâtre, il incarne le président de la Confédération, Pascal Couchepin, et pour la Télévision Suisse Romande il joue dans deux mini-séries. Il promet d'être plus discret l'année prochaine...

La Suisse est en ébullition: cinq Conseillers fédéraux (ministres) ont été assassinés. Ne demeure en vie qu’Eveline Widmer-Schlumpf. On accuse Pascal Couchepin des meurtres commis et on lui dit que si Eveline disparaît aussi, on saura que c’est lui le coupable. Mais Couchepin n’en a cure: tout ce qu’il veut, c’est s’assurer la présidence de la Confédération… à vie.

Menée par l’Inspecteur Colombo, l’enquête sur le crime se joue sur la scène du Casino-Théâtre à Genève, dans le cadre de «La Revue», un spectacle qui mêle allègrement music-hall et cabaret satirique. Le tout sous la houlette de Pierre Naftule, metteur en scène de cette «Revue» montée annuellement avec beaucoup de succès. Le genre plaît: c’est l’actualité suisse qui y est épinglée.

Dans le rôle de Couchepin donc, Laurent Deshusses qui pour l’occasion a chaussé un gros nez et adopté l’accent valaisan.

Déballages

En cette fin d’année, le comédien genevois est sur tous les fronts: sur scène comme sur le petit écran. Il s’en excuse presque: «On me voit partout, il est vrai, mais je promets d’être plus sobre en 2009». La discrétion… pour éloigner le mauvais œil.

«Si demain il y a trois articles dans la presse qui parlent de moi, on s’empressera de me bouder, lâche Laurent Deshusses avec un sourire espiègle. Dans ce pays, plus on est médiatisé moins on tourne». Mais bon, le comédien ne s’en inquiète pas trop. Il sait que le star system n’a jamais été la tasse de thé des Suisses. Il a appris à faire avec. De toute manière, ce n’est pas sa propre personne qui l’intéresse mais les personnages qu’il joue «avec bonheur».

Tenez, en voilà encore un, Valère, chauffeur de taxi et coureur de jupons, que Laurent incarne dans la série «Petits déballages entre amis», réalisée par Jérôme Porte et diffusée actuellement sur TSR1. C’est une «comédie urbaine» présentée sous forme de feuilleton. Vingt minutes pour chaque épisode. Le concept est dans l’air du temps: parier sur la brièveté. A l’heure du zapping, on n’aime pas trop ce qui s’éternise et on préfère le mode de diffusion à l’américaine.

Satire sociale

Ce sera le cas aussi dans la prochaine série «Photo-Sévices», programmée sur TSR1 également, du 20 au 31 décembre. Soit dix épisodes, de huit minutes chacun.

C’est Laurent Deshusses qui est l’auteur, le coréalisateur et le «héros» de ce nouveau mini-feuilleton. Il y incarne le personnage d’Alexandre, employé dans un laboratoire-photo de développement numérique.

Chaque photo est pour lui l’occasion d’un départ dans un monde imaginaire où il se réinvente à travers la vie de ses clients et échappe ainsi à la platitude de sa propre existence.

Le sujet n’est pas inédit. Le cinéaste américain Mark Romanek l’avait traité dans «Photo obsession», un film sorti en 2002 où Robin Williams tenait le rôle principal.

Mais Deshusses se défend de tout mimétisme ici. «Je ne copie pas Robin Williams, assure-t-il, mon personnage est différent. Tout ce que j’ai retenu de l’acteur américain, c’est sa veste bleue et sa cravate assortie, un costume façon Mc Donald, preuve d’une culture importée dans laquelle nous autres Européens francophones apprenons, bon gré mal gré, à nous mouvoir. Quand je mets cette veste, je me fais l’effet d’un Gaulois parachuté dans Disneyland. C’est déplacé, à la limite du grotesque. Mais c’est le but, car il y a dans ‘Photo-Sévices’ un côté satire sociale».

Instantanés

Des séries, il en a «bouffées par dizaine», comme il dit. Et il aime ça, Laurent Deshusses. «Ce sont des instantanés de vie, explique-t-il, à l’opposé des histoires au long cours que j’ai connues au théâtre et qui ont une ambition de fond».

Varier les registres est nécessaire pour un acteur. Deshusses, qui a joué sous la direction de grands metteurs en scène comme Claude Stratz et Philippe Mentha, sait que Claudel et Marivaux sont très valorisants, mais qu’ils ne suffisent pas. «A l’heure du tout télévisuel, les comédiens doivent aussi passer par le petit écran s’ils veulent exister», conseille-t-il.

Pour son mini-feuilleton, il a donc engagé d’excellents interprètes, «des théâtreux». Histoire de faire sauter un préjugé qui voudrait qu’entre la scène et la télé le courant ne passe jamais.

swissinfo, Ghania Adamo

«La Revue», à voir au Casino-Théâtre, Genève, jusqu’au 14 janvier.

«Petits déballages entre amis», tous les vendredis à 20h10, sur TSR1.

«Photo Sévices», du 20 au 31 décembre, à 20h05, sur TSR1 (sauf le 25 et 26 décembre).

Acteur de théâtre et de cinéma, né à Genève en 1963.

Formé sur le tas, il travaille d’abord pour les planches et monte, en 1982, «Le Père Noël est une ordure».

Plus tard, Claude Stratz et Philippe Mentha, deux grandes pointures de la mise en scène romande, le distribue dans bon nombre de leur spectacles.

Il joue ainsi dans des pièces classiques avant de se lancer dans le cinéma puis de tourner pour la Télévision Suisse Romande.

On le verra dans plusieurs feuilletons à succès dont «Bigoudi» et «Les Gros Cons», diffusés sur la TSR

Aujourd’hui, il dit n’appartenir à aucune chapelle et s’avoue volontiers polyvalent.

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