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Le Musée d’art moderne de Lugano expose Barcelò

Le peintre Miquel Barcelò (à gauche) en compagnie du directeur du musée Rudy Chiappini. Keystone

Pour la dernière exposition de son cycle consacré aux grands peintres, le Musée d'art moderne de Lugano frappe un grand coup.

Il propose en effet une anthologie complète des œuvres de l’Espagnol Miquel Barcelò.

La rétrospective consacrée à la carrière du génial enfant prodige de la peinture contemporaine espagnole met un terme à une saison prestigieuse, entamée sous la houlette du conservateur Rudy Chiappini, en 1992.

Cette année-là, le Musée luganais rouvrait ses portes après une restructuration qui avait duré quelques années.

Nombre de grands peintres ont été exposés à Villa Malpensata, le siège du Musée d’art moderne, sur les rives du lac de Lugano. De Bacon à Nolde, de Soutine à Permeke, de Rouault à Munch, de Modigliani à Chagall en passant par Goya, Ensor, Botero, Saura, Varlin ou encore Pomodoro, le musée a retracé l’histoire de l’art des 19e et 20e siècles.

Miquel Barcelò boucle le cycle. Avec Rudy Chiappini qui quittera ses fonctions en 2007, l’artiste majorquin a organisé l’anthologie de ses œuvres. Vendredi dernier, il l’a lui-même présentée à Lugano, aux côtés d’un Rudy Chiappini visiblement satisfait et ému.

Parcours chronologique

Le parcours retrace l’œuvre de Barcelò de ces deux dernières décennies, précisement de 1982 à 2006. La cinquantaine de toiles et la trentaine de dessins, gouaches et sculptures sont exposées, par ordre chronologique, sur les trois étages du musée. Il illustre les étapes les plus marquantes de la recherche de Miquel Barcelò.

Ainsi, au premier étage, la monumentale toile «Map de carn», peinte en 1982 rappelle l’origine néoexpressioniste du peintre catalan tandis que «Giorgione à Felanitx» emmène le visiteur dans son village natal de l’île de Majorque.

La rétrospective propose aussi des natures mortes telles que «Fum de cuina», réalisée en 1984 ou des scènes de corrida comme «La cuadrilla» qui date de 1990 ou encore des fonds sous-marins comme «Sourire de la mer» (2002).

Les paysages africains aussi sont omniprésents, du Mali surtout que Barcelò a découvert en 1988 et qui a été «une révélation», a-t-il dit à Lugano.

«Je suis heureux d’exposer en Suisse, j’aime ce pays, ses minorités, ses microcultures. En tant que majorquin, je proviens aussi d’une réalité microculturelle.»

Un hommage international important

Les œuvres de l’anthologie Barcelò ont été prêtées au Musée d’art moderne de Lugano par plusieurs grands musées européens comme le Musée National d’art moderne de Paris, le Musée d’art contemporain de Bordeaux, le Musée d’art contemporain de Barcelone, ainsi que par des privés, des centres, des fondations et des banques de Barcelone et Palma de Majorque notamment.

«Cette rétrospective est l’un des hommages les plus importants dédiés à Miquel Barcelò, au niveau international», déclare Rudy Chiappini. En exposant Barcelò, le responsable du Musée d’art moderne de Lugano couronne un rêve commencé en 1998 lorsqu’il avait connu le peintre espagnol à Palerme où celui-ci travaillait à la restauration d’une église de la ville sicilienne.

swissinfo, Gemma d’Urso, Lugano

L’exposition «Miquel Barcelò» se tient du 12 novembre 2006 au 4 février 2007 au Musée d’art moderne de Lugano, Villa Malpensata, Riva Caccia 5.

Ouverte du mardi au dimanche, de 9 à 18h. Fermé le lundi ainsi que les 23, 26, 30 et 31 décembre. Prix d’entrée: 3, 5, 8 et 11 francs.

L’anthologie, la première du genre réalisée par un musée suisse propose une cinquantaine de toiles et une trentaine de dessins, gouaches et sculptures

Le catalogue «Miquel Barcelò», publié à l’occasion de l’exposition, recueille une soixantaine d’œuvres réalisées dès 1982 par le peintre majorquin.

Miquel Barcelò est né le 8 janvier 1957 à Felanitx, petite ville du sud de l’île de Majorque. Il s’est formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Palma de Majorque puis à celle de Barcelone. Il a exposé pour la première fois à l’âge de 19 ans.

En 1982, à l’âge de 25 ans, il est invité à la Dokumenta de Kassel (Allemagne) et acquiert une renommée internationale. En 1988, il découvre l’Afrique et notamment le Mali où il réside une partie de l’année.

En 2003, il est lauréat du Prix des arts Prince des Asturies. Il travaille actuellement à la décoration de la chapelle de Sant Pere dans la cathédrale gothique de Palma de Majorque.

Miquel Barcelò vit entre Paris, le Mali et son île natale.

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