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Pouce levé, pouce baissé à Cinéma Tout Ecran

A Genève, le festival Cinéma Tout Ecran déconnecte les séries de leur mode de diffusion habituel : grand écran, large audience, épisodes privés de leur continuité habituelle. Un exercice injuste et excitant dans la section Séries et Collections.

A Genève, le festival Cinéma Tout Ecran déconnecte les séries de leur mode de diffusion habituel : grand écran, large audience, épisodes privés de leur continuité habituelle. Un exercice injuste et excitant regroupé dans la section Séries et Collections qui proposait cet année seize nouveautés.

Quand la télévision s’ingénie à imiter le cinéma, elle n’en voit guère que la surenchère : Balzac et Depardieu (photo) et 16 millions de francs suisses et 1500 figurants. Ou alors, quand elle aide le cinéma à la manière plus estimable d’Arte ou de Canal Plus, elle s’offre du même coup des droits de diffusion qu’elle ne pourrait acquérir qu’à prix fort si les oeuvres étaient purement cinématographiques. Mais dans ce cas-là aussi, elle n’invente pas une forme d’expression qui lui serait propre, qui jouerait, par exemple, sur l’infini de sa durée : éteignez votre poste, les émissions continuent sans vous. Entre films produits par la télévision et téléfilms dignes du cinéma, le festival genevois Cinéma Tout Ecran n’oublie pas l’unique lieu de création que les chaînes offrent à la fiction : les séries. Parce que le petit écran se prête infiniment mieux au feuilleton qu’au mille-feuille étouffe-bougre d’un Balzac.

Pour présenter les dernières productions en provenance du monde entier, Cinéma Tout Ecran doit outrepasser quelques règles. A commencer par cette obligation pratique : le festival ne peut diffuser qu’un ou deux épisodes, cassant ainsi l’habitude nécessaire et le rythme à long terme qui construit le culte autour d’une série. Bien souvent, cet épisode unique est le pilote, «celui par lequel tout commence», comme l’écrit ce mois-ci la revue Synopsis*, qui consacre un large chapitre à ce premier épisode décisif. C’est lui, le pilote, qui permet à une chaîne de lever ou de baisser immédiatement le pouce. Trente, cinquante ou quatre-vingt-dix minutes qui déterminent la vie d’une série.

L’exercice de la section Séries et Collections, auquel il est encore possible d’assister ce week-end, a ceci de frissonnant qu’il incite à se comporter de la même façon. Pouce levé, pouce baissé, pour des séries coupées de leur mode de présentation habituel : l’expérience est cruelle. Cruelle et passionnante.

Thierry Jobin

Cinéma Tout Ecran, Genève, jusqu’au 26 septembre. Séries projetées samedi et dimanche. Samedi 25: «Brutally Normal» et «Once & Again», 14h15; «Pepe Carvalho», 16h; «Foolish Heart» et «Action», 20h. Dimanche 26: «Quiet Waters» et «Hilda Hurricane», 16h; Séries primées, 22h.

*Synopsis : La revue du scénario, trimestriel disponible en kiosques.

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