Quand l’Arena se déguise en cathédrale

La comédie musicale «Notre-Dame de Paris», signée Luc Plamondon et Richard Cocciante, a débarqué à l'Arena de Genève, où elle sera présentée dix-huit fois! Mais qui les spectateurs iront-ils applaudir? Mystère...

La comédie musicale «Notre-Dame de Paris», signée Luc Plamondon et Richard Cocciante, a débarqué à l’Arena de Genève, où elle sera présentée dix-huit fois! Mais qui les spectateurs iront-ils applaudir? Mystère…

Dix-huit représentations dans une salle qui compte 5000 places, l’aventure «Notre-Dame de Paris» relève définitivement du phénomène, autant en Suisse qu’ailleurs: près de huit millions de francophones l’ont déjà vue! A l’origine, les organisateurs genevois avaient envisagé quatre soirées, avec une option pour trois dates supplémentaires au cas où les ventes se passeraient bien… Or les places des quatre premières représentations se sont vendues en deux heures!

Ce rush a eu lieu principalement l’hiver dernier, époque où Quasimodo/Garou, Gringoire/Pelletier, Phoebus/Fiori, Frollo/Lavoie, Esmeralda/Segara et les autres squattaient les plateaux des télévisions françaises avec une assiduité et une constance peu communes. Pour le public suisse, l’achat d’un ticket représentait donc un accès à la grande nef du spectacle, mais aussi une possibilité de découvrir «en vrai» ces stakhanovistes du petit écran. Ah, la tendre rudesse de Garou! La fragilité du si mignon Patrick Fiori! La chevelure léonine de Bruno Pelletier! Le profil sombre de Daniel Lavoie! Les jolis… yeux d’Hélène Segara. Qu’ils sont beaux, tous, et qu’ils chantent bien!

Mais voilà. En une année, leurs carrières personnelles ont explosé et ils n’assurent donc plus toutes les représentations de «Notre-Dame de Paris», quoi de plus normal. Ainsi à Genève, pour sept rôles, ce sont quatorze permis de travail qui ont été délivrés. Le mystère sera donc complet à chaque représentation… Qui sera le bossu? Garou ou Matt Laurent? Qui sera Phoebus? Patrick Fiori ou Richard Charrest? Qui sera Frollo? Daniel Lavoie ou Herbert Léonard (si si, celui de «Pour le plaisir»)? Et Esmeralda? Hélène Segara ou Julie Zenatti? C’est ainsi, il ne faut pas confondre comédie musicale et récital… Mais on peut parier que, quelle que soit la qualité de la deuxième vague, des coeurs adolescents vont se briser!

Et la multiplication des équipes ne fait que commencer. Deux troupes vont continuer à sillonner l’Europe et le Canada. Une nouvelle version est en chantier à Las Vegas, la première étant fixée le 20 janvier à l’Hôtel Paris. Une autre encore à Londres, prévue le 20 juin au Dominion Theater, avec le petit volcan Tina Arena dans le rôle d’Esmeralda. Et ce n’est sans doute pas fini…

Allô Victor? ça va, là-haut?

Bernard Léchot

«Notre-Dame de Paris», du 6 au 22 janvier à l’Arena de Genève