Quand Winterthour rime avec «court»
Les 5ème Journées internationales du court-métrage de Winterthour se tiennent du 8 au 11 novembre. Avalanche de films novateurs... ou «trash»!
Les Journées internationales du court-métrage de Winterthour sont nées en 1997, de la volonté de quelques enthousiastes, alors fidèles d’un ciné-club local. Pour sa première édition, qui durait déjà trois jours et était exclusivement consacrée au cinéma germanophone, la modeste manifestation fonctionnait sur un budget de 15.000 francs.
Cinq ans plus tard, le budget est passé à 265.000 francs, plusieurs sponsors sont au rendez-vous, le «partenaire-média» du festival n’est autre que SF-DRS, la télévision publique suisse alémanique, et la programmation est désormais internationale et multilingue.
Pas de long-métrage déguisé!
Pour cette édition, 120 films issus de quinze pays, sont au programme du Cinéma Palace et de l’ancienne caserne de la ville. Particulièrement représentés, la France et l’Allemagne, les plus gros producteurs de courts-métrages en Europe. Mais aussi la Suisse, l’Italie, le Canada, l’Iran, certains pays sud-américains, et la Suède, Hôte d’honneur de ce millésime 2001.
Critère de sélection: la brièveté (pas plus de vingt minutes). Mais pas uniquement: «notre critère principal, c’est que les films soient innovateurs, d’une façon ou d’une autre. On veut vraiment montrer des films qui traitent le court-métrage en tant que genre, et qui ne sont pas des longs-métrages cachés, comme il y en a beaucoup», explique Simon Koenig, l’un des coordinateurs.
Les programmateurs se sont aussi attachés à alterner films de fiction et démarches expérimentales. A noter également, dans une ancienne halle industrielle, une nuit «trash» (de samedi à dimanche), au cours de laquelle le but est de faire la fête, en alternant musique et films délibérément kitsch ou de mauvais goût.
La discrétion du court-métrage
Malgré leurs cinq années d’existence, les Journées internationales du court-métrage de Winterthour ne sont-elles pas un peu trop discrètes dans le paysage festivalier helvétique? «Discrètes, je ne sais pas… On essaie d’être honnête et de ne pas hurler n’importe quoi», répond Simon Koenig en riant.
«Je crois que cela a aussi à voir avec le court-métrage en soi: c’est un style qu’il faut encore faire découvrir aux gens», précise-t-il. De ce point de vue-là, les choses évoluent gentiment. Si nombre de salles obscures ont renoncé à la diffusion de courts-métrages en avant-programme, certaines chaînes de télévision en proposent désormais.
«Et pas seulement dans le cadre de la recherche de nouveaux talents», précise Simon Koenig, «mais aussi au niveau artistique, par rapport au court-métrage en lui-même». Un distinguo auquel les amateurs de court-métrage tiennent particulièrement.
Bernard Léchot
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