Titeuf, idole des jeunes… et des libraires!
Le dessinateur genevois Zep, père de Titeuf, est le grand vainqueur de l'édition française 2002 en matière de bandes dessinées.
Le 9e album des aventures du gamin à grande mèche bat tous les records de vente de l’année: 1,4 millions d’exemplaires.
En France, ce sont 1494 nouveaux titres de bandes dessinées qui ont été publiés en 2002. Parmi ceux-ci, une dizaine d’albums ont dépassé les 100.000 exemplaires vendus.
Ainsi les derniers «Largo Winch» (556.000), «XIII» (500.000), «Thorgal» (350.000), «Les Bidochon» (210.000) ou «Kid Paddle» (200.000), comme l’a indiqué récemment l’étude annuelle de Gilles Ratier, secrétaire de l’Association française des critiques de bande dessinée.
Trônant largement au-delà de ces chiffres: «La loi du préau», le 9e album de Titeuf, paru chez Glénat à fin août et vendu depuis à…1,4 millions d’exemplaires!
Ascension vertigineuse
Petit rappel: le premier album de Titeuf, c’était en 1992: «Dieu, le sexe et les bretelles». Un album en noir et blanc, tiré à 7100 exemplaires. Dans un premier temps, le succès avait été essentiellement suisse romand.
Dix ans plus tard, merchandising, dessins animés et journal «Tchô!» aidant, Titeuf est devenu une star internationale.
A propos, au cours de cette décennie, le personnage de Titeuf a-t-il évolué? «Je pense qu’il s’est étoffé, répond Zep. A chaque album, on peut aborder une facette supplémentaire du personnage. Et le fait que ce soit une série permet aux gens d’entrer plus facilement dans un album: il y a des codes qui sont là, on sait vite où on est. Alors on peut aller plus vite plus loin».
Plus vite, plus loin… Plus haut. Face aux chiffres qu’a atteint son personnage, Zep a-t-il le vertige? A cette question, l’artiste genevois cite un maître vaudois: «C’est assez abstrait… Cosey disait: ‘Dès que j’ai plus de 100 lecteurs, je ne les connais plus’. Que ce soit 100’000 ou 2 millions, on ne se rend plus compte de ce que ça signifie».
Et de rappeler qu’à son atelier, le dessinateur, quoi qu’il arrive, reste seul face à sa planche…
swissinfo/Bernard Léchot
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