
Des conducteurs fiers et enthousiastes de leur mois sans auto

Le défi du "mois sans voiture", organisé par le bureau Mobil'homme et soutenu par le canton de Vaud, a pris fin dans les communes d'Epalinges, Lausanne, Montreux, Vevey et Yverdon-les-Bains. A l'heure des premiers bilans, l'expérience s'est avérée très positive pour la majorité des participants.
(Keystone-ATS) A Yverdon, 38 personnes de 22 à 68 ans, utilisant leur voiture quotidiennement, avaient relevé le défi. Plusieurs candidatures avaient dû être refusées, faute de places. «A part une ou deux personnes qui ont craqué, les autres n’ont pas utilisé leur voiture pendant un mois», se réjouit la co-syndique Carmen Tanner auprès de Keystone-ATS.
En échange de leur auto, les participants avaient accès gratuitement à divers services de mobilité alternative, en fonction de leurs besoins. Un abonnement découverte CFF ou Mobility, la mise à disposition d’un vélo musculaire ou électrique, ou encore la prise en charge des frais de livraisons auprès des grands distributeurs figuraient parmi les options, cumulables à souhait.
Vélo et transports publics
«Les vélos – musculaires pour la plupart – et les transports publics ont eu le plus grand succès», observe Carmen Tanner. En revanche, le service de livraison à vélo Dring Dring n’a guère été activé, car perçu comme destiné aux personnes âgées. «Nous allons devoir mener une campagne pour expliquer que ce n’est pas le cas» poursuit l’écologiste.
A Lausanne, 39 participants de 23 à 72 ans s’étaient engagés à renoncer leur voiture. Ils avaient en commun une motivation à «faire évoluer leurs pratiques de déplacement», explique Florence Germond, municipale en charge de la mobilité, à Keystone-ATS. Leurs raisons, en revanche, étaient variées: «écologiques, économiques, pratiques, de confort, de santé ou encore de réduction du stress», liste la socialiste.
La quasi totalité des participants, soit 34 sur 39, a demandé à bénéficier d’un abonnement CFF, et 25 d’entre eux d’un vélo à assistance électrique. «Ces deux services ont été très largement utilisés», constate Florence Germond.
Facile pour penduler
Dans la pratique, moyennant un peu d’anticipation, il s’est avéré «très facile» de passer au mode sans voiture pour les trajets pendulaires, affirme Carmen Tanner. La situation était en revanche plus complexe pour les voyages de loisirs. «C’est là que renoncer à son auto a le plus de conséquences», souligne-elle.
L’autopartage, envisageable pour la mobilité de loisirs, n’a pas eu le succès imaginé. A Lausanne, bien que la moitié des participants ait demandé un accès à Mobility, l’utilisation de ce service «semble avoir été relativement limitée», indique Florence Germond.
Le constat est le même à Yverdon, où seuls deux participants y ont eu recours. «Ce service est jugé pas facile, car il faut utiliser une autre voiture que la sienne. Et malgré sa gratuité dans le cadre du défi, ses coûts paraissent trop élevés», explique Carmen Tanner.
En terme de mode de vie, le défi a impliqué une plus grande anticipation de la part des participants et fait diminuer leur sédentarité. Les participants munis d’un podomètre ont vu leur nombre de leurs pas quotidiens augmenter, souligne l’Yverdonnoise.
Retours enthousiastes
Le défi s’étant terminé entre fin mai et fin juin, suivant les communes, il est encore trop tôt pour disposer de conclusions définitives. Les premiers retours sont cependant «globalement positifs, et la démarche suscite un fort intérêt», se félicite Florence Germond. A Yverdon, les retours sont également «très positifs». «J’ai été très touchée de la fierté des participants à avoir relevé ce défi», ajoute Carmen Tanner.
A Vevey également, le bilan est qualifié d'»enthousiasmant». A l’issue du mois «la grande majorité des participantes et participants a ainsi souhaité réduire l’usage de sa voiture, sans forcément s’en séparer», écrit la Ville dans un communiqué. Les participants ont en outre relevé que «l’expérience a fait évoluer leur rapport au temps, qu’elle a constitué parfois une véritable découverte et qu’elle a été particulièrement bien vécue».
Un questionnaire de suivi sera adressé aux participants dans six mois, pour mieux évaluer l’impact du défi dans la durée. Les enseignements issus des retours dans les différentes communes seront synthétisés dans un rapport à la fin de l’été.