
Des exportations vers les USA entre ombre et lumière

Les ventes de produits suisses vers les Etats-Unis, pénalisées depuis début août par des droits de douane de 39%, ont affiché une performance contrastée au troisième trimestre, reflet des incertitudes face à une politique commerciale américaine erratique.
(Keystone-ATS) Entre début juillet et fin septembre, les exportations outre-Atlantique ont fléchi de 8,2% en terme nominal (non corrigé de l’inflation) et comparé au trimestre précédent, a détaillé mardi l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF).
Le commerce extérieur suisse a ainsi limité les dégâts pendant le trimestre sous revue, après la chute de 32,9% au deuxième partiel.
La reprise des exportations helvétiques vers les Etats-Unis est encore plus marquée au seul mois de septembre avec un rebond de 42,8% comparé au mois précédent, après une chute de 22,5% en août et une hausse de 0,9% en juillet.
Ce rebond mensuel a été porté par la forte envolée des exportations du secteur chimique et pharmaceutique. Ce dernier avait été frappé fin septembre de taxes de 100%, mais les entreprises comme Novartis et Roche investissant et produisant aux Etats-Unis en avaient été exemptées.
La branche horlogère a par contre fait grise mine, ses ventes vers la première économie mondiale s’étant effondrées de 55,6% sur un an pendant le mois sous revue, a détaillé la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH).
Pour l’économiste en chef de Bantleon, Daniel Hartmann, les données mensuelles du commerce extérieur sont très volatiles et ne doivent pas être «surinterprétés». Mais avec 4,2 milliards de francs, les exportations vers les Etats-Unis se situent à peu près dans la moyenne mensuelle de 2024 et reflètent donc une certaine «stabilité», selon l’expert.
Les récentes études conjoncturelles semblent suggérer que le commerce extérieur suisse ne devrait pas souffrir autant que prévu des difficultés actuelles. Les exportations devraient ainsi parvenir à afficher une «évolution robuste ces prochains mois», a estimé M. Hartmann.