Ethos recommande de rejeter la fusion entre Holcim et Lafarge
(Keystone-ATS) Ethos recommande de rejeter la fusion entre le cimentier st-gallois Holcim et son concurrent français Lafarge. La fondation genevoise estime qu’en restant indépendant, Holcim est mieux placé que la nouvelle entité pour créer de la valeur à long terme.
La gouvernance du nouveau groupe serait aussi fortement péjorée avec deux coprésidents et un nouveau conseil d’administration, dont moins de la moitié des membres sont indépendants, ajoute Ethos dans un communiqué.
Alors que cinq représentants d’Holcim sur sept sont indépendants, il n’y aurait qu’un seul indépendant du côté de Lafarge, déplore la fondation. En outre, l’intégration du fonctionnement décentralisé d’Holcim et de l’organisation centralisée de Lafarge représente un risque majeur de dysfonctionnement, avertit encore Ethos.
Milliers d’emplois menacés
Enfin, aucune information n’a été communiquée sur l’impact de la fusion sur les emplois. Au vu de l’estimation de 250 millions de francs par année de synergies provenant de la réduction des doublons, il est à craindre la suppression de plusieurs milliers d’emplois, selon Ethos, qui représente plus de 200 caisses de pension et autres investisseurs institutionnels.
La fondation s’oppose pour ces raisons à l’augmentation de capital nécessaire à la finalisation de la fusion lors de l’assemblée générale extraordinaire du 8 mai. Les rangs des opposants au mariage semblaient se dégarnir ces derniers jours.
Soutiens importants
La fusion entre Holcim et Lafarge a déjà reçu plusieurs soutiens de poids. Le cabinet de conseil aux investisseurs institutionnels ISS recommande aux actionnaires de voter en faveur de l’opération. Eurocement, 2e actionnaire d’Holcim, et le fonds Harris, 3e actionnaire du groupe, se sont également ralliés au projet.