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Exposition sur la civilisation nasca du Pérou

L'exposition sur les Nascas au musée Rietberg, à Zurich, présente environ 200 objets dont certains sortent pour la première fois du Pérou. KEYSTONE/CHRISTIAN MERZ sda-ats

(Keystone-ATS) Le Musée Rietberg, à Zurich, présente dès vendredi et jusqu’au 15 avril une exposition exceptionnelle consacrée à la civilisation nasca, au Pérou. Les gigantesques géoglyphes tracés sur le sol par les Nascas restent une énigme archéologique.

Près de 200 poteries, céramiques, bijoux, masques en or, instruments de musique et textiles sont présentés dans l’exposition “Nasca. Pérou – A la recherche de traces dans le sable”. Les objets proviennent de collections publiques et privées péruviennes. Beaucoup n’avaient encore jamais été exposés hors du Pérou.

L’exposition a pour but d’expliquer qui étaient les Nascas, leur manière de vivre et leur histoire dans l’une des régions climatiques les plus extrêmes de la planète. Les objets présentés, tous dans un état de conservation étonnant grâce à l’aridité de cette région du Pérou, racontent la vie quotidienne de cette civilisation qui a vécu d’environ 200 avant J.-C. à 650 après J.-C.

Language iconographique

La civilisation nasca est la culture pré-colombienne qui a laissé le plus d’instruments de musique et les objets les plus colorés, souligne l’archéologue Peter Fux, conservateur du départements des arts des Amériques au musée Rietberg. Les Nascas n’avaient pas d’écriture, mais un langage iconographique très riche qu’on retrouve sur les poteries, les textiles et, bien sûr, sur le sol avec les célèbres géoglyphes.

Ces dessins gigantesques sont tracés sur plus de 500 kilomètres carrés sur le sol du désert. Il s’agit de géoglyphes géométriques (lignes, spirales, trapèzes), de représentations d’animaux (un colibri, un singe, un chien, une araignée, une baleine, un lézard) et d’humanoïdes. Le plus grand, un trapèze, mesure 1,9 km de long.

Peter Fux et de nombreux spécialistes ont acquis la certitude que ces géoglyphes étaient des chemins de procession. Le parcours rituel sur les formes dessinées sur le sol s’accompagnait de musique et de consommation de mescaline, une drogue hallucinogène tirée d’un cactus.

Maquettes et réalité virtuelle

Des grandes maquettes en relief permettent de parcourir la région. Elles ont été réalisées à l’aide de drones spécialement pour l’exposition par des spécialistes de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il est aussi possible de “survoler” les géoglyphes grâce à des lunettes de réalité virtuelles 3D.

Les deux commissaires de l’exposition, Peter Fux et Cecilia Pardo, conservatrice de la collection du Museo de Arte de Lima, insistent sur l’importance de cette présentation pour mieux faire connaître cette région du Pérou et d’en assurer une meilleure protection. Le site figure sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994.

L’exposition a déjà été présentée à Lima. En trois mois, elle a accueilli plus de 80’000 visiteurs, un succès pour un pays où on n’a pas l’habitude des expositions thématiques, souligne Cecilia Pardo. Après Zurich, elle partira en Allemagne.

www.rietberg.ch

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